Titane, c'est un peu tout ce que je déteste dans l'industrie du cinéma d'auteur (oui, oui) :
Ça se prend au sérieux, c'est prétentieux, ça se croit subversif, et surtout, ça pense être en avance sur son temps.
La violence :
Pour ma part, les scènes "violentes" ne m'ont fait ni chaud ni froid, alors que de nature plutôt sensible. Pourquoi ? Car je n'ai absolument pas trouvé ça authentique, congruent. Dans le cas de l'arme principale des premiers meurtres par exemple. Il y a ce besoin de trouver quelque chose de soi disant choquant, répulsif dans le procédé, dans le choix de l'outil. Ça aurait pu marcher. Personnellement ça m'est passé complètement au dessus.
Il y a éventuellement le jeu d'acteur qui n'aide pas dans certaines scènes,
celle de la villa-colloc par exemple
où l'absurde et l'humour noir tombent totalement à l'eau, tant ça n'est pas bien géré, bien amené. C'est même du réchauffé.
Le côté subversif :
Le questionnement sur le genre, le questionnement sur l'humanité du corps et le transhumanisme, l'ultraviolence, des scènes sexuelles. Bref, tout ce qui a le vent en poupe depuis des années (qui a dit des décennies?). Toutes ces thématiques semblent être des prétextes pour s'affirmer, pour tenter d'impressionner, on repassera donc encore une fois sur l'authenticité de tout ça.
Le scénario :
L'histoire en elle même avait un certain potentiel. Mais le rythme est déjà fracassé par une première ellipse qui donne le ton : on ne perd pas de temps à essayer à tenter de comprendre pourquoi on en arrive là. Et de toute manière, on ne le comprendra pas. Cet aspect de questionnement volontairement ouvert aurait pu être intéressant si tout le reste ne donnait pas l'impression d'être un film qui ne se base que sur les deux côtés listés précédemment : la violence et le côté soi-disant subversif.
Car il y a quand mêmes des côtés intéressants et assez justes dans ce film.
La situation de "déni" du personnage interprété par Vincent Lindon est à mon sens réussie, sans pour autant être pour le coup crédible, mais c'est le principe de la psychologie humaine.
L'évolution et l'utilisation du corps d'Alexia (le personnage principal) comme étendard où est cristallisé tout le tiraillement, la souffrance est également réussi.
L'esthétique :
Inégale.
Titane est bel et bien un film extrêmement clivant, où de mon point de vue, le tout passe à côté de la plaque, sans mauvais jeu de mot. Je ne le trouve pas choquant, je ne le trouve pas politiquement incorrect, et je ne le trouve pas intelligent.
Il reste cependant intéressant de se faire son propre avis, et en ce sens, c'est un film que je pourrais éventuellement recommander d'aller voir.