...2 doigts coupe-faim...

A la sortie de ce reboot, on ne pouvait que s'attendre à du mieux (ce qui n'était pas très difficile) d'autant plus que le reboot videoludique avait pratiquement mâché le travail des scénaristes par son aspect cinématographique poussé et le développement de la psychologie de Lara qui se construit avec les épreuves qui lui arrivent littéralement en pleine figure.

Trop facile.

Ici, dès les premières minutes, on s'attend au pire: la scène d'intro, sous forme de combat de boxe (qui partait pourtant d'une bonne idée en montrant que la future aventurière a des capacités de combattante mais qu'elle possède encore des faiblesses) est montée de manière épileptique, tricherie bien connue pour donner de l'intensité à une scène. Cela donne l'impression que l'on vous crache au visage un "Hey! Regarde, ça va envoyer mon film! Tu vas en prendre plein les yeux et tu ne sauras plus où donner de la tête, ce qui m'arrange bien car mon scénario est resté sur l’île de Yamataï !"

Alors, effectivement, le scénario est bien resté sur l'île, qui plus est au fond du puits des âmes.
Sérieusement, la conception d'un film doit bien durer 2 années et personne ne s'est dit:
"tiens, si on lançait le jeu pour voir comment est le personnage en l'incarnant, pour tenter de faire ressentir les impressions qu'il nous a transmis à travers son aventure?"
Tout ce qui faisait l'âme de Lara dans le jeu a été piétiné ou mis de côté. Quelques exemples en vrac:

-- La sensation d'abandon part son père et de son obsession est peu développée. A la place, on a droit à

calibrées, sans surprise, dont on sait exactement comment cela va terminer, à la minute près.

-- Les épreuves qui la transforme en se retrouvant seule et démunie face à la nature. En moins de 5 min, Lara passe de prisonnière à aventurière casse-cou qui échappe à la mort 10 fois. Apprentissage des capacités de survie, check.

-- Toujours dans le thème des épreuves, le traumatisme de la première fois qu'elle tue un être humain qui passe à la trappe, interrompu par l'arrivée inopinée (ou plutôt WTFesque) de son père...

Comme un symbole, la mort du méchant est un crachat final au visage du matériau d'origine, digne d'un film de J-C VanDamne de la belle époque:

Sérieusement...

On peut également faire l'impasse sur les nombreuses incohérences qui parsèment le film, le nombre de fois où Lara préfère prendre un arc-piolet-caillou plutôt que le fusil d'assaut du type qu'elle vient d’assommer, les mercenaires qui se trimballent des tonnes de matériels dans des petits sacs à dos (ça doit être ce qui les empêche de tirer comme il faut à 15m avec une lunette de précision... change de métier, mec)

L'impasse aussi sur les facilitées scénaristiques du méchant très méchant, des codes de porte ou de codex plus faciles que le déverrouillage d'un smartphone, des pièges à trappe qu'Indiana Jones aurait vu à 15km, du gentil allié qui se transforme en commando (d'ailleurs, si quelqu'un peut m'expliquer la raison de sa présence hormis l'argument marketing pour le marché chinois), des bad guys avec une ligne de dialogue qui vont forcément crever comme des c*** dans les pièges ...sans parler de la course poursuite en vélo COMPLÈTEMENT inutile (mais qui fait cool et jeun's).

Pour terminer l'indigestion, les effets spéciaux sont indignes d'une production de cette envergure (mention spéciale à la carcasse d'avion) et ne sont même pas utilisés pour nous présenter des décors grandioses ou fabuleux (la découverte du temple de Himiko est un ratage complet)

Qu'est ce qui rattrape ce film alors? Et bien, il permet de faire oublier les 2 précédents...
...
Et puis, ça ne pourra pas être pire pour la suite...
...
Non?