Le soldat qui murmure à l'oreille des chevaux

...Car un murmure, c'est principalement la seule chose que l'on retiendra de ce film.

Malgré quelques belles scènes essentiellement visuelles (les passages de bombardements sont impressionnants de réalisme) le gros point noir de ce film reste son scénario ultra-classique et sans originalité d'une troupe US ayant pour mission de servir de poing vengeur à toute une nation.

Et c'est un beau gâchis car il y avait matière à aborder des sujets un peu différents pour une fois. Les opérations de "mentoring", support et appui des troupes locales, avaient (et ont toujours) un caractère particulier car ayant une dimension politique par les aides apportées à tels ou tels groupe mais également une dimension humaine dans les relations entre deux cultures. Et c'est pour moi le plus gros point négatif de ce film, il ne traite que superficiellement cet aspect et quand il le fait, c'est de manière maladroite et très "american way of life".

Avec un peu de créativité:

Ils auraient pu développer la transformation du capitaine asgardien de soldat en guerrier par l'intermédiaire du général Dostum (il suffisait juste de le montrer faire des erreurs et par ce biais, d'évoluer). Au lieu de cela, on a un américain égotique et donneur de leçon qui prouve par ses actes qu'il était déjà un bon chef avant de toucher le sol afghans.

Ils auraient pu aussi développer la contradiction américaine de supporter n'importe quelles factions tant qu'elles se battaient contre les talibans. Au lieu de cela, on a une course de fierté pour atteindre l'objectif en premier.

Ils auraient pu développer le discours "prophétique" (pour reprendre la critique du Masqué) du chef afghan pour essayer de faire comprendre à l'allié US que la culture afghane n'est pas celle des Etats-unis. Au lieu de ça, on voit un chef de mission imperméable qui poursuit sa mission à cheval en guise d'adaptation aux coutumes guerrières locales.

Au final, on obtient une histoire où l'ensemble de la mission n'est qu'une vengeance et qui ne m'ont laissé comme message final que les Etats-unis peuvent frapper où ils veulent. Et c'est assez dérangeant.
Je n'en retiendrait au final que de belles scènes de combat bien tournées et immersives (malgré les 10 000 talibans abattus un peu too much peut-être) et des décors magnifiques (bien que pas assez nombreux) qui retranscrivent bien la géographie locale et qui participent à l'immersion et l'isolement de ces combattants (afghans et américains confondus) dans cette immensité désertique.