Sensation à Cannes 2016, car c'était enfin une comédie en Compétition qui faisait se gondoler les festivaliers, j'avoue en être ressorti totalement perplexe pour tout dire.
Un homme vient voir sa fille en Roumanie afin qu'elle se déride un peu, à coups de faux dentier et coussin péteur, et il va se créer un personnage, nommé Toni Erdmann.
Sur une durée hallucinante de 160 minutes, le film est un éloge des petits riens qui font des vies, des moments qui nous font sourire, que ça ne sert à rien de faire la gueule... Certes, l'intention est louable, mais sur près de trois heures ? Car les scènes sont souvent interminables, caméra à l'épaule, où l'on assiste aux facéties du père, très bien joué par Peter Simonischek, et le visage très poker face de l'excellente Sandra Huller. Du point de vue de l'interprétation, rien à redire.
Mais sur le niveau de l'humour, alors là... Je ne nie pas avoir souri, notamment aux apparitions de Toni Erdmann qui arrive comme un cheveu sur la soupe face à sa fille consternée, ou la fête nue, mais ça reste du gag primaire en fin de compte. Le seul moment audacieux reste le moment où cette femme demande à son amant d'éjaculer dans un gâteau qu'elle mange après ; là c'est inédit, et au moins, il n'y a pas de véritable raison à son geste. Car les scènes comiques restent au fond très attendues, du coup il reste des moments émouvants, comme celui sur l'affiche, ou la toute dernière scène où tout est dit sur cette femme, mais la critique du capitalisme par le biais de ce Toni Erdmann, c'est léger, on ne rigole pas ou peu. Non là, je ne comprends pas.
Je sais bien que l'humour reste subjectif, mais là, je suis complètement passé à côté.