On s'accordera pour dire que Tout ce qu'il me reste de la révolution est un long-métrage sympathique qui donnera sans doute du grain à moudre aux sociologues des siècles futurs pour radiographier l'état social de la France en 2017. Au même titre que Les invisibles mais dans un registre différent. Mais les deux films se rejoignent non seulement pour capter le fond de l'air du temps, assez sinistre en vérité, comme un mai 68 dépourvu de fantaisie et d'envie, aussi, de s'amuser. Car si le film se veut une comédie, elle ne suscite qu'assez peu le sourire et l'on retient surtout la charge anti-capitaliste assez juste mais cependant moins radicale qu'annoncé. Le personnage joué par l'actrice/réalisatrice Judith Davis ne manque pas d'énergie mais il est bien rigide dans sa posture, assez peu capable de légèreté, à l'inverse de ceux qui l'entourent, à commencer par celui qui tombe amoureux d'elle, remarquablement interprété par Malik Zidi. On regrette vraiment l'absence d'un scénario un peu plus dense, car trop centré sur son héroïne en révolte. Dommage par exemple que sa mère, jouée par l'excellente et touchante Mireille Perrier, soit aussi peu présente hormis dans la dernière partie du film. La mise en scène, par ailleurs, accuse aussi un net déficit de dynamisme et d'inventivité. C'est hélas le cas de pas mal de films hexagonaux ces derniers temps qui, s'ils ont la bonne idée de parler de la France d'aujourd'hui, semblent incapables de s'affranchir d'une réalisation plutôt terne et décevante.

Cinephile-doux
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le 6 févr. 2019

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