Et ils ont une âme !
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le 5 déc. 2011
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Au moment de sa sortie, Toy Story 3 était censé clôturer une trilogie au succès retentissant. Ce n'est que plus tard qu'un quatrième épisode fut annoncé, prévu à l'heure actuelle pour 2019. Avec le fidèle Lee Unkrich aux commandes, il s'agissait alors de refermer la saga avec panache, mais aussi une marque indélébile de nostalgie. Le contrat fut amplement rempli : après dix longues années d'attente, dues à de vives tensions entre Pixar et Disney, les célèbres jouets d'Andy réinvestissent le grand écran, déployant, comme à l'accoutumée, un humour décapant et une tendresse portée à son paroxysme.
Quelque peu délaissés par leur propriétaire, qui s'apprête à rejoindre les bancs de l'université, Woody, Buzz et leurs compagnons de route échouent dans une garderie placée sous la coupe de Lotso, un ours en peluche dont l'apparence avenante cache en réalité un chef de clan cruel. Avec ses airs prononcés de camp de travail – les rondes permanentes, les geôles, les privations de liberté, les nouveaux venus auxquels incombent les tâches les plus ingrates –, le nouveau refuge de la bande de Woody est l'endroit tout indiqué pour revisiter, avec regret et vague à l'âme, les tendres années passées aux côtés d'Andy. La garderie permet par ailleurs d'introduire une panoplie de nouveaux personnages, dont un romanesque téléphone Fisher-Price, un inquiétant bébé, un singe omniscient ou encore ce duo volontiers caricatural formé de Ken et Barbie. Lee Unkrich n'oublie pas non plus de multiplier les clins d'oeil discrets, passant par des voitures Cars dissimulées dans les décors, un Totoro ou encore une version adulte de Sid, l'enfant tortionnaire du premier épisode, désormais éboueur.
Les aventures portées à l'écran s'apparentent à une sorte de Grande Évasion animée. Woody et ses acolytes vont planifier leur exfiltration de la garderie et finiront par échouer dans une décharge à ordures dont certains aspects évoquent sans détour les flammes de l'enfer. La mécanique s'avère si bien huilée, les mines d'inventions si riches, les protagonistes si habilement caractérisés, que le spectateur se trouve plongé dans un état d'émerveillement dont il est difficile de s'extirper. Le curseur scénaristique s'arrête cette fois sur le sentiment de perte et la hantise d'être abandonné, des thèmes autour desquels la saga Toy Story a brodé avec talent depuis le premier film de John Lasseter. Chaque élément du récit semble voué à y être rattaché par une glu de faits mimétiques : ce que vivent présentement les jouets d'Andy n'est finalement qu'une variation mineure, non dramatisée, du passé tumultueux de Lotso.
Toujours aussi rythmé et comique, parfois même effrayant, Toy Story 3 se repaît de plusieurs trouvailles mémorables : des mannes rangées dans des box faisant office de prison, le retour hilarant du « Dieu crochet », le chien vieillissant personnifiant le temps qui passe, un Buzz en version espagnole, séducteur et obséquieux, ou encore ce Monsieur Patate reconfiguré en tortilla bancale. Un spectacle alléchant, plus profond qu'il n'y paraît, qui se soldera par une dernière séquence déchirante et un nouveau succès commercial, à plus d'un milliard de dollars cette fois... Vivement la suite !
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Fragments de cinéma (Tome II)
Créée
le 12 nov. 2018
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