Toy Story 3
7.5
Toy Story 3

Long-métrage d'animation de Lee Unkrich (2010)

Les troisièmes volets sont presque toujours des ratages dans la grande famille des suites hollywoodiennes. Spider-Man 3 décevait par sa surenchère facile et l'énormité de ses ficelles, Shrek 3 devenait lassant à force de recyclage et de mollesse, le récent Twilight 3 est un exaspérant sommet de minauderie encore plus ennuyeux que ses prédécesseurs, X-Men 3 nous laissait sur notre faim par son manque flagrant d'ambition... On pouvait redouter le pire avec l'annonce de la sortie d'un troisième épisode dans la série des Toy Story, initiée en 1995 (quinze ans déjà !) par les studios Pixar.

Véritable tour de force narratif et technique, Toy Story 3 s'affiche pourtant d'emblée comme une exception : on doit bien reconnaître, et ce dès le premier visionnage, que c'est à un petit miracle cinématographique que l'on a affaire. Loin de recycler paresseusement les ingrédients des deux premiers volets, ce dernier épisode vient clôturer en beauté et avec panache une trilogie désormais cultissime, n'hésitant pas à sacrifier ses propres codes pour mieux les faire renaître. Le petit Andy a maintenant 17 ans et s'apprête à entrer à l'université. Woody, Buzz et leur joyeuse bande s'ennuient ferme au fond d'une malle, l'adolescent ayant cessé depuis quelques années de jouer avec eux. Jusqu'au jour où ils atterrissent, par un fâcheux concours de circonstances, dans une crèche infernale, laissés aux mains d'une horde de bambins destroy et d'une armada de jouets belliqueux.

Non contents de nous livrer un bijou esthétique aux graphismes bouleversants d'expressivité, les studios Pixar proposent avec ce nouveau Toy Story un mélange détonant de film d'aventures, d'évasion, de comédie et de suspense, traversé d'émotions intenses, ravageuses. Une profonde mélancolie se déploie sur plusieurs strates, du récit à sa réception. Le spectateur vibre avec les personnages, au gré de leurs péripéties ; leur histoire lui parle, le touche au plus profond de son âme d'enfant. D'autant plus si ce spectateur a connu dans sa jeunesse la sortie des deux premiers volets. La saga s'achèvera pour lui, au-delà d'une déchirante amertume, en un sourire nostalgique, douloureux mais serein. Avec le dernier Toy Story c'est l'enfance de l'animation numérique qui prend fin.

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le 6 août 2010

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