Faut vraiment arrêter, là... Je déconne pas !...

Ceux qui me connaissent bien sont au courant de ma passion pour Raymond Devos, l'un des plus grands artiste français, maître des mots et du non-sens. 11 ans après sa disparition, il continue de nous emporter dans des univers où l'absurde est le maître des lieux, les paradoxes sont légions et les jeux de mots florissants ; et ce bienfaiteur faisait toujours apparaître un sourire sur le visage des gens. Ses textes sont nombreux et je ne peux que vous conseiller de vous y plonger ; mais pour le moment, je vais attirer votre attention sur le titre d'une de ses saynètes en particulier : "Parler pour ne rien dire".


Pourquoi cette introduction hors-sujet vous dites-vous ? Où est-ce que je veux en venir ?


Eh bien vous parler de Devos est une manière pour moi de faire monter mon moral au beau fixe avant de vous parler de "Transformers", ce qui va le faire descendre en flèche, jusqu'en enfer…


Car autant vous prévenir rapidement, cet avis va être mauvais et sans concession. Alors bien sûr, l'éternelle question se pose : "Alors que l'appréhension était là que ce film allait surement être un cauchemar, pourquoi être allé le voir ? Serais-je masochiste ? Idiot ? Ou alors serais-je sadique au point d'aller voir ce film uniquement dans le but d'en faire une mauvaise critique après coup ?" Cela pourrait sembler une plaisante idée mais non. Ce qui m'a poussé à aller voir ce film, en plus d'une fatigue qui m'a tourné vers ce divertissement repose neurone, c'est la curiosité, et aussi un petit espoir de voir se redresser cette saga après un 4e volet immonde et sans intérêt que j'ai très rapidement oublié.


Mais j'ai suffisamment gagné de temps comme ça. L'heure est venu de se salir les mains et de se mettre à l'ouvrage. Alors allons-y ; en sachant qu'il y aura du spoil, mais vu l'importance de l'intrigue...


Ce film est un monstrueux merdier !


2h30 d'un assemblage hétéroclite de bric et de broc ; un peu comme si l'un des robots géants s'était assembler lui-même à partir de pièces trouvées dans une décharge. Il y a des défauts dans tous les coins mais selon moi, il y a principalement deux grands axes :


D'un côté, ce film a été écrit avec les pieds ! C'est un bordel absolu d'intrigues et de sous-intrigues qui s'emmêlent elles-mêmes les pédales, trop de lignes narratives différentes, qui auraient pu être là pour renforcer l'histoire mais qui ne font que diminuer l'importance de chacune. Déjà, non content de tuer la franchise avec une histoire sans queue ni tête, le film se permet aussi de tuer la légende du roi Arthur (encore… Voir mon article sur "Le Roi Arthur"). Merlin est maintenant un poivrot notoire qui s'avère connaître le secret de l'existence des Transformers sur Terre et qui va leur demandé de l'aide pour vaincre les saxons. L'idée d'amener un peu de chevalerie dans cette franchise est plutôt une bonne surprise mais au final j'ai plus eu l'impression que le film ne fait que jeter sur le tapis les valeurs de la table ronde sans jamais les utiliser à bon escient, voire même sans les comprendre. De plus, dans l'ensemble du film, même si l'utilisation de la légende Arthurienne part d'une bonne intention, elle s'avère assez déplacé car le film ne défend pas les mêmes valeurs, mais ce n'est que mon point de vue.


Qui dit trop d'intrigues dit trop de personnages. Nous avons droit à un foisonnement de personnages dont aucun ne semble vraiment avoir son utilité, et ce même pour Optimus Prime ! Et non seulement il y a bien trop de personnages, mais ils sont quasiment tous à la limite du ridicule. La jeune Izabella ne sert quasiment à rien, tout comme son acolyte robot Sqweeks ; Viviane qui est au centre de l'intrigue fait pensé à un être dénué de vie et d'émotion sans aucun charisme, Simmons ne semble être là que pour délivré l'indice ultime qui va permettre à l'histoire d'avancer au moment voulu, fonctionnant comme l'incarnation du Deus Ex Machina… Presque tous les personnages sont sans intérêt ; seul Sir Edmund, interprété par le génialissime Anthony Hopkins (Sir lui aussi d'ailleurs) s'en sort bien. Preuve de l'immense talent de son interprète qui prouve une nouvelle fois qu'il arrive à faire quelque chose de juste et de cool avec un matériau de merde.


Et les robots ne sont pas mieux servit. Côté Autobots, ça passe à peu près (se souvenir que le principal Autobot du film, BumbleBee, est presque muet), mais les Decepticons sont pour ainsi dire inutiles à l'intrigue… Eh zut, Mégatron qui négocie bien sagement avec une bande d'avocaillons humains ?... QUOI?!!!... Le même Mégatron qui essai de détruire l'humanité depuis 4 films ?!!!! Les auteurs avaient tellement de crotte dans les yeux pour ne pas s'apercevoir que ça n'a aucun sens ?!
Le vrai méchant du film, ou plutôt LA méchante, Quintessa, n'a aucun charisme, sort de nulle part et est quasi inactive de tout le film. Un ratage complet. Pourquoi ne pas avoir conservé la simple mais efficace rivalité Optimus/Mégatron, certes loin d'être fraiche mais toujours mieux que ça !


Mais le gros ratage de l'histoire, qui a été pourtant très largement utilisé dans la promotion du film, est le fait qu'Optimus passe à l'ennemi… chose qui arrive beaucoup trop tôt, trop rapidement, comme si il fallait que ça arrive pour l'histoire et peu importe les explications. Sauf qu'on n'y croit pas une seconde ! Et surtout, tout ça pour en faire quoi ?!!!! Un ridicule petit combat contre BumbleBee qui dur à peine 1 minute et qui finit simplement sur le fait que Prime entende la voix de Bee, voix qu'il n'est censé avoir ni d'Eve ni d'Adam ? Mais qu'est-ce que c'est que ce cirque ?!!!!! Un ressort narratif qui aurait pu amener de la vraie dramaturgie et de la vraie tension, complètement gâché… C'est un foutage de gueule doublé d'un profond sondage anal !


Cette histoire n'a pas de sens…


Et ce n'est pas la mise en scène qui va venir redresser la barre. On le sait, Micheal Bay n'est vraiment pas ce qu'on pourrait appeler un artiste, cinématographiquement parlant. Sans pour autant critiquer le réalisateur pour qui j'ai toujours eu de la sympathie et une certaine affinité dans sa filmographie ("Armagueddon", "The Island"), c'est un bon faiseur qui est surtout un excellent technicien visuel. Le fait est qu'en voyant ce film, on se rappelle comment Bay a commencé dans le métier, tellement il est monté comme un clip et non comme un film. Bien sûr, le fait d'avoir tellement d'intrigues et de personnages n'a pas du aider ; cependant, le véritable problème est ailleurs.


Où sont les enjeux ?! Où est la tension ?!! Dans ce film comme dans quasiment tous les épisodes de la saga, le but est de sauver le monde. On est loin, mais alors très loin de ressentir cet enjeu tellement le film plat et fouillis ! La tension ne semble jamais vraiment décoller et le spectateur est désespérément laisser extérieur à ce fatras d'action et de pyrotechnie. Alors oui, visuellement, on en a pour son argent, même si je trouve que la qualité de la synthèse laisse toujours autant à désirer que sur "L'âge de l'extinction" (Voir mon article) ; mais on en prend plein les yeux et le film se veut donc divertissant…pour ceux qui, pas comme moi, ne se pose pas toute les 5 minutes la question de comprendre ce qui se passe…


Et bordel de postérieur de canard, qu'est-ce que c'est que cette fin ?!!!! Alors que tout la tension (relative) de cette fin de film repose sur Viviane qui doit récupérer et tenir le sceptre objet de toutes les convoitises, voilà que l'histoire se résout avant même qu'elle finisse d'agir, par BumbleBee qui tue tout simplement la "méchante" du film avec un simple coup de canon…. C'est complètement absurde.


Bon… Je pense qu'il est grand temps de faire un point.
Voilà maintenant 10ans que les Transformers ont quitté les coffres à jouets pour envahir les cinémas (sens figuré ou propre ?). 5 films dont la ligne directrice reste la même : le grand spectacle. De ce côté-là, on ne peut pas reprocher à la franchise sa cohérence ; mais rapidement les films sont devenus une surenchère d'action, d'explosions et de ralentis, mais avec une histoire toujours plus absurde et totalement incohérente avec les bases installés dans le premier. En effet, je suis toujours surpris (mais pas ravi), de voir qu'à chaque nouveau film, les auteurs ont réussi à trouver quelque chose de plus important que le Allspark du premier film (qui, je me permets de le rappeler, est à la base de la création de Cybertron et de l'apparition de la vie mécanique des Transformers), et qu'à chaque fois Mégatron semble au courant depuis le départ et personne d'autre. Cette surenchère permanente semble tellement artificielle qu'il n'y a plus d'intérêt dans l'histoire, et ça, même les auteurs semblent en accusé le coup. Les histoires ne sont devenues, réellement, que des prétextes.


Le premier "Transformers" fonctionnait très bien car le principe était nouveau et l'histoire, bien que simpliste, était crédible et prenante. De plus, il faut bien dire qu'à l'époque, c'était une véritable claque visuelle et le film était vraiment très impressionnant. Sans être un chef d'œuvre, ce premier film de la saga était un très bon film de divertissement qui se suffisait largement à lui-même. Mais les suites se sont enchaînées… Le deuxième était assez mauvais par son histoire très maladroite et inutilement compliqué. Le troisième s'est montré une bonne surprise par une histoire efficace et surtout une ambiance pesante qui tranchait avec les deux premiers opus et qui était agréable. Puis le quatrième est arrivé, annonçant que les règles avaient changés…en pire ! Bien qu'il soit un poil meilleur que "L'âge de l'extinction", "The last knight" reste dans la même lignée. Au final, cette franchise n'arrive pas à se renouveler comme il faut. C'est toujours un peu la même chose… toujours les mêmes combats… toujours la même rengaine… Cette saga ne fait plus rien passé… c'est vraiment parler pour ne rien dire…


Mais dites-moi : Une histoire qui n'a pas de sens, une mise en scène absurde, un film qui parle pour ne rien dire… Ne serait-on pas dans le monde de Devos ?
Non, car dans le monde de Raymond Devos, le rire est roi ! Et même l'humour de ces films ne fonctionne plus.


Est-ce qu’il y aura un nouveau "Transformers" ? Je n'en doute pas une seconde, vu que la fin du film l'annonce clairement et que l'aura super-divertissement de la saga va attirer beaucoup de monde dans les salles. Est-ce que c'est judicieux ? Mille fois non ! Quand on n'a plus rien à dire, le mieux est de se taire. Cet opus et le précédent ne devrait même pas exister !
On oublie !

Lukeskyforges
2
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le 8 juil. 2017

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Lukeskyforges

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