Dans la catégorie des "films fauchés faits par un ancien nabab d'Hollywood qui passent pourtant inaperçus" (et visiblement aussi dans la catégorie "film qui a gonflé pas mal de monde", vu la moyenne de notes), donnez-moi Twixt, série B assumée qui, si elle n'a pas les moyens d'un Parrain ou d'un Apocalypse Now tournés naguère par le même Coppola, a les défauts de son avantage d'être un film total indé (Francis Ford, ici, assure quasi-tout avec ses deniers propres).
Vu les avis tranchés, il faut se rendre à l'évidence : ça ne plaît pas à tout le monde.
Trop d'attente de la part du maître ?
Je ne sais pas. Toujours est-il que j'ai pris un pied assez vertigineux à cette chose mineure.
L'ambiance m'a ferré illico, j'imagine que c'est la condition sine qua non à l'appréciation. J'ai trouvé ça dingue, inattendu, complètement libre (on comprend vite que ça peut partir partout comme nulle part).
Les escapades en terre graphique improbable durant les rêves m'ont convaincu, voire fasciné pour la partie orphelinat ou pour l'explication de texte du "Nevermore" par Edgar Allan Poe himself (un régal).
Ces "rebelles" motards complètement improbables et hors-du-coup avec leur chef qui baragouine Baudelaire dans le texte avec un accent ahurissant m'ont plu.
Elle Fanning happe le regard avec décontraction, vampire-fantôme l'air de rien, fascinante sans le chercher, encore une qui ira très loin.
La montée d'escalier dans la tour façon Vertigo est impeccable, tout comme la partie de spiritisme ahurissante.
Même sans connaître les aspects de la vie privée du réalisateur qui signe une séquence-confession à peine maquillée sur la mort accidentelle de son fils, on peut se laisser emporter par l'émotion qui submerge le personnage principal vers la fin.
Et la fin elle-même... Wouah, c'est quoi ce délire ?
Un film que j'accrocherai, au risque de m'attirer les foudres des aficionados de ses "nobles" fresques d'antan, au bon versant du palmarès de son auteur.
Oneiro
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les oeuvres méconnues des "grands"

Créée

le 30 janv. 2013

Critique lue 371 fois

Oneiro

Écrit par

Critique lue 371 fois

D'autres avis sur Twixt

Twixt
guyness
4

Tourné autour du Poe

Tous ceux qui regrettent la mort prématurée de certains de leurs artistes préférés ont sans doute bien tort. En effet, pour un Hendrix, une Mozart ou un Tony Scott (naaan, je déconne, je vous laisse...

le 20 déc. 2012

40 j'aime

11

Twixt
Spark
6

C'est l'histoire d'un livre qu'est l'histoire d'un film qu'est l'histoire...

Pour n'avoir vu de Coppola que Apocalypse Now – qui est à mon sens le film le plus surestimé de l'histoire du Cinéma – je suis allée voir Twixt sans m'attendre à un film qui me parlerait, mais avec...

le 5 févr. 2012

31 j'aime

7

Twixt
Pravda
7

S'abstient de la blague trop facile du "Twixt : deux doigts coupe-faim". Oups.

Je ne connais quasiment pas le cinéma de Coppola, je n'ai même pas vu Apocalypse Now, c'est vous dire. -- placez vos huées / jets de tomates ici -- Pour cette raison j'abordais ce film sans rien en...

le 11 mars 2014

28 j'aime

9

Du même critique

Dead Man
Oneiro
5

Il y a tout, et pourtant...

C'est d'une ambition folle, si personnelle que tout le monde ne peut hélas accrocher. Pourtant ça démarrait bien, pour moi. Depp est dans son rôle, le montage est déroutant, la photographie et le...

le 1 févr. 2013

46 j'aime

6

Joker
Oneiro
7

La danse du meurtre

"Je ne pourrais croire qu'en un Dieu qui saurait danser", écrivait Nietzsche. Peut-être faut-il alors aussi faire danser le diable pour le rendre crédible. Le laisser échapper de courts instants au...

le 19 oct. 2019

22 j'aime

22

Chanson douce
Oneiro
6

Doute amer

Comme ils sont étranges, les deux segments ouvrant et fermant ce récit. Ils semblent échappés d'une autre réalité, sans lien avec cette histoire (ils sont accompagnés de quelques visions du futur...

le 26 avr. 2018

21 j'aime

9