J'avais pris le parti, pour une fois, d'écouter mon meilleur ami. "Vois ce film, il est incroyable...". Soit. Le casting m'attirait moyennement, la peur que Gwyneth Paltrow bouffe l'écran, ce genre de préjugés.
Puis les premières scènes, magnifiques, le ton donné à l'image qui court pendant tout le film, on navigue entre noir et bleus, qui sont ici les couleurs de l'âme (les matinées sur les toits new yorkais sont elles si bleues?)
Phoenix est magnifique en malade d'amour, toujours à la limite, les cachets ne sont jamais loin, la rupture encore moins.
Car vous ne voyez pas l'histoire d'amour se faire, mais vous la voyez comme il la vit, en bleu, en noir et blanc (c'est un photographe), fantasmée en diable (la musique de Mancini)... jusqu'au rappel de la réalité, cette fin déchirante de résignation.
Une histoire d'amour classique fantasmée par des dépressifs, des ordinaires, voilà ce qui rend ce film magnifique.