UN HÉROS – 17/20
Asghar Farhadi confirme avec Un Héros son statut de maître du thriller social. De retour en Iran après l’expérience espagnole Nobody Knows, il livre une fable moderne et incisive sur le rapport à la...
le 2 déc. 2021
15 j'aime
Comme c'est souvent le cas quand un réalisateur s'expatrie, Asghar Farhadi retrouve pleinement son talent en retournant tourner dans son pays d'origine.
Un héros développe la petite mécanique farhadienne avec une précision diabolique : le bien et le mal semblent les deux faces d'une même pièce, on peut adopter les points de vue des différents personnages à tour de rôle et on est sans cesse tiraillé entre plusieurs considérations, perdu dans une galaxie de dilemmes moraux.
Le film est délicieux car totalement imprévisible : ce à quoi on s'attend n'arrive généralement pas, et à l'inverse Farhadi nous emmène dans des scènes à la fois improbables et férocement réalistes, comme celle de l'enfermement de Rahim dans le magasin.
Le meilleur film de l'iranien depuis Une séparation se termine sur un plan d'exception, peut-être le plus beau vu au cinéma cette année. Le cadre est composé de deux parties : à droite un avenir possible lumineux, à gauche celui vers lequel le personnage va se diriger, du fait de l'enchaînement des évènements, dont il est partiellement responsable (c'est cette finesse qui distingue ce film de celui, poussif et lourdingue, de Rasoulof). Au milieu, une zone grise, celle de notre conscience.
Un héros réussit de multiples prodiges. L'un des plus brillants est de parler merveilleusement bien des réseaux sociaux sans à aucun moment filmer un écran de téléphone : quel autre cinéaste peut être aussi intelligent ? Un autre est de ne pas répondre à la question comprise dans le titre.
Une fête pour l'esprit.
2000 autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net/2021/12/un-heros.html
Créée
le 16 déc. 2021
Critique lue 367 fois
1 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Un héros
Asghar Farhadi confirme avec Un Héros son statut de maître du thriller social. De retour en Iran après l’expérience espagnole Nobody Knows, il livre une fable moderne et incisive sur le rapport à la...
le 2 déc. 2021
15 j'aime
Nombreux sont les grands réalisateurs qui ont déçu, voire se sont même définitivement perdus lorsqu’ils se sont exilés, ou même lorsqu’ils ont filmé loin de leurs racines. Le retour d’Asghar Farhadi...
Par
le 21 déc. 2021
14 j'aime
6
Après un passage peu convaincant par l'Espagne, Asghar Farhadi est de retour pour un nouvel écheveau dont il a le secret et qui lui sert comme toujours de radiographie de la société iranienne. Comme...
le 16 juil. 2021
13 j'aime
Du même critique
Leto est un bel objet, qui plaira aux esthètes, aux journalistes de rock, aux défenseurs de Kirill Serebrennikov (le réalisateur du film, persécuté par le pouvoir russe), aux fans d'Iggy Pop, aux...
Par
le 7 déc. 2018
38 j'aime
8
Quel autre cinéaste qu'Hirokazu Kore-Eda est aujourd'hui capable de filmer la beauté du monde ? Depuis que Malick est parti en vrille dans sa trilogie émoliente, la réponse est claire :...
Par
le 28 oct. 2015
31 j'aime
3
Le dernier Olivier Assayas mêle de façon assez grossière une réflexion lourdingue (et déjà datée) sur la révolution numérique et des histoires quelconques de coucheries entre bobos. Sur le premier...
Par
le 18 janv. 2019
30 j'aime
2