Si le regretté Pascal Chaumeil doit entrer dans une anthologie du cinéma français ce sera sans doute par la petite porte et principalement pour L'arnacoeur, modèle de comédie romantique. Un petit boulot, son film posthume, ne se situe pas sur le même registre, incliné vers le social et l'absurde par la plume de Michel Blanc. Le scénario est bien écrit mais globalement le film pâtit d'un rythme inégal. On apprécie cependant l'amoralisme revendiqué du propos dans le sens où l'humour noir prend peu à peu le pouvoir sans que l'on perde de vue un certain nombre de constats liés aux plans sociaux, au chômage et à la débrouille qui en découle. Romain Duris, fidèle du réalisateur est impeccable comme de bien entendu et son double duo avec Michel Blanc et Gustave Kervern fonctionne on ne peut mieux. Un petit film, si l'on veut, mais malin et pertinent, dans son genre.