Un film rendu culte grâce à la rencontre Gabin-Bébel sous la houlette de Verneuil. Whisky !

Que reste-t-il de "Un singe en hiver" 53 ans après sa sortie ? Pas grand chose. Henri Verneuil, déjà passé par la case Fernandel ("Le mouton à cinq pattes", "La vache et le prisonnier"), s'empare de Belmondo tout juste après le succès de société "A bout de souffle", ainsi que du "Président" Jean Gabin. Ce duo, mémorable pour les joutes verbales orchestrées avec maestria par Audiard lui-même, permet encore aujourd'hui de ne pas raccrocher immédiatement. Tout comme Noël Roquevert ("Le corbeau", "Les diaboliques", "Les barbouzes"...) dans son personnage d’hurluberlu qui fait sauter à grands coups de pétards usés le village normand dans lequel il tient boutique. Usée, la mise en scène l'est aussi. Désolé Monsieur Verneuil, mais vos "Mélodie en sous-sol", "Peur sur la ville" et autres "Clan des siciliens" sont beaucoup plus rythmés. Alors oui, le sujet (l'amitié ne s'attrape pas comme un verre de vin) ne se prêtait sans doute pas à un exercice de style, mais je m'attendais à un Verneuil en bonne et due forme. Je me suis certes ennuyé mais j'ai pu attendre la fin car il s'agit d'un Verneuil qu'on boit jusqu'à la dernière goute, comme tout film culte populaire qui se respecte. Et "Un singe en hiver" est d'abord un film culte pour le duo formé par Gabin-Bébel (ce dernier nous offrant une séquence de toréador de voitures dans les rues du village), et un film populaire car il respecte le schéma traditionnel réalisateur/acteurs/dialoguiste connus de tous. Ce film basé sur l'amitié d'un marginal et d'un hôtelier (ayant juré de ne plus boire d'alcool) nous tient le cou en l'air le temps d'ingérer le contenu du contenant puis se dissipe une fois la digestion entamé. Pour une culture cinéphilique française incontournable. Les autres, direction l'Espagne ou... le Yang-Tsé-Kiang ! Spectateurs, la monnaie de singe est de vigueur ce soir.

brunodinah
4
Écrit par

Créée

le 11 juin 2019

Critique lue 372 fois

1 j'aime

1 commentaire

brunodinah

Écrit par

Critique lue 372 fois

1
1

D'autres avis sur Un singe en hiver

Un singe en hiver
voiron
8

Critique de Un singe en hiver par voiron

Un singe en hiver, film d’Henri Verneuil de1962, adapté d’un roman d’Antoine Blondin du même nom. Jean Paul Belmondo nous laisse une filmographie impressionnante. Parmi tous ses films, le film Un...

le 21 sept. 2021

75 j'aime

26

Un singe en hiver
JZD
10

Mourir saoûl, c'est mourir debout !

Je vous accorde que j'avais sans doute terriblement soif, avant de commencer ; peut être que le film ne vaut pas tant, mais est-ce important ? Ce film est la rencontre entre deux alcoolismes, entre...

le 26 déc. 2011

66 j'aime

17

Un singe en hiver
SBoisse
10

Un singe en hiver : un chef d’oeuvre à déguster avec modération

Quelle belle rencontre que celle de trois monstres sacrés du Septième art gaulois – Henri Verneuil, Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo – et de deux des plus fines plumes de notre littérature...

le 27 août 2015

65 j'aime

7

Du même critique

Point Break - Extrême limite
brunodinah
8

Un bijou du film d'action des 90's blockbusterisé par Bigelow avec Reeves-Swayze. Surfin' USA !

Avant de m’immiscer dans l’univers de « Point Break », j’ai décidé de me pencher un peu plus sur l’acteur qui a toujours surfé sur la vague durant les 90’s (que ce soit avec Van Sant sur « My own...

le 14 déc. 2023

5 j'aime

2

La Belle et le Clochard
brunodinah
8

Pour le 7e art, W. Disney ancre avec brio une nuit légendaire entre deux chiens. Mythique. Rêvons...

En sortant de mon visionnage, j’ai eu envie de crier : « Waouh ! ». En effet, il s’agit bien d’un coup de cœur. Ou quand le septième art déballe ses effets et nous emballe. J’ai l’impression de...

le 22 avr. 2022

5 j'aime

3

La Mort aux trousses
brunodinah
8

Classique hitchcockien. Thriller obsessionnel, suspense troublant. Espion, 'la mort nous va si bien'

Il m’est aujourd’hui difficile de poser et de peser mes mots sur « La Mort aux trousses ». Je l’ai découvert lorsque j’étais adolescent, et c’est vrai, les films que l’on découvre tôt sont...

le 27 nov. 2021

5 j'aime

3