Dur de ressortir les idées claires d’un film au cheminement aussi absurde qu’envoutant !
A la recherche d’une bien-aimée disparue, Sam, le héros, nous entraine dans une enquête aux ramifications tordues et invraisemblables dignes des meilleures théories conspirationnistes.
Inutile de pointer les incohérences et les raccourcis, cette folle course poursuite est simplement à l’image de celui qui la mène : un trentenaire sans boulot, seul, nihiliste sur certains aspects et qui, au travers d’indices, symboles et autres chiffres glanés autour de lui, va poursuivre une obsession désuète.
Est-ce le fruit de l’imagination d’un cerveau malade ou une pile de coïncidences trop étranges pour être involontaires ? Ces connexions secrètes sont-elles réelle ou Sam ne fait-il que voir ce qu’il a envie de voir ?
Le film ne répondra jamais vraiment à cette question, et c’est tant mieux car l’important n’est pas là. Car connaitre le fin mot de l’histoire ne se révèle pas aussi absorbant que cette virée onirique dans l’absurdité d’un monde sans finalité.
Le film emprunte beaucoup à Taxi Driver dans la façon dont il traite de l’errance et des excès de violence d’un personnage solitaire, à ceci près que c’est la pop culture et non la société qui finira, ici, par le consommer.
Le réalisateur nous offre une plongée particulièrement désabusée dans le monde de la pop-culture, fer de lance d’une génération privée de grandes causes pour lesquelles vivre et se battre. En mettant Sam face à la vacuité de ses passions et en jouant avec les mythes et légendes de celles-ci (faire passer un vinyle à l’envers pour y découvrir un sens caché, par exemple), le réalisateur malmène, sans pour autant lui faire affront, cette jeunesse dorée libre de tout engagement.
De par son « jusqu’au boutisme », le film peut clairement diviser. Le spectateur doit accepter d’embarquer dans une enquête en forme de montagne russe, un trip étrange qui balance une multitude de fausses pistes, qui nous fera douter de tout, et qui, pour finir, trouvera une résolution aussi vaine que la vie de son héros.