C'est sympa, mais bon, c'est quand même cousu de fil de blanc, et cousu à la ficelle à gigot einh, on parle pas ici d'un taf de dentelière. C'est aussi sacrément balourd cet exercice de style qui consiste à faire un film avec uniquement des scènes ou des situations qu'on a déjà vu 1000 fois. Bref, le spectateur pas trop blasé, plongé dans une urgence permanente qui saoule au bout de 10 minutes, reconnaitra néanmoins que Krispol Stewart joue pas trop mal la meuf qui a les cheveux court et que tout le monde tricote sa moulinette tranquilou, même si personne se foule... Les acteurs tentent mollement de se sentir concernés par des enjeux dont tout le monde se branle complet. Il y a pourtant un parallèle curieux entre ces personnages perdus dans les profondeurs insondables des abysses et le cast qu’on imagine très bien désemparé et s’agitant vainement devant des écrans verts.
Bref, personne sait trop ce qui se passe, c’est pas trop grave vu que tout le monde s'en tape vu qu’au final, tout ça va être plongé dans une bouillabaisse de filtres dégueus et que le peu qui reste sera massacré par un montage qui ressemble à un work in progress toujours en progress. On pourrait se dire que tout ça a été subtilement pensé pour que le spectateur puis partager le désarroi et la désorientation des personnages. Où sont-ils ? Où veulent-ils aller ? Pour quoi faire ? On sait pas, c’est pas grave, on s'en branle. "On a été méchant avec la nature alors la nature ben elle se venge" dit (texto) la meuf reulou qu’on sent prête à citer du Paulo Coelho et à qui on offrirait bien un coup de pied au cul. La nature se venge et elle envoie des bestioles des abysses. Du coup, vous imaginez qu’on est chaud bouillant pour les voir, ces fameuses bestioles horribles qui hantent les profondeurs… Bon, ils se sont pas trop foulés et on a ici affaire à des sortes de chauve souris gloumoutes sous marines... OK. Alors, on va quand même noter que sur le terrain de la répugnance indicible ces machins sont loin, très très loin, des terrifiantes abominations que sont les baudroies, les chauliodes ou n'importe quel saccopharynx. En gros l'étal à poiscaille de Leclerc est plus terrifiant que le bestiaire de ce film d'horreur lovecraftien... A la fin, le spectateur pourrait presque penser qu’il va être récompensé par un final rigolol sympa qui pourrait... et pi non. Avoir un début de bonne idée, c'est bien suffisant, faudrait pas se casser le cul à essayer d'en faire quelque chose.
Donc, au final, Underouater est un chouette film pour les gens qui ne sont jamais rentré dans une poissonnerie, et qui ont découvert le cinéma cette semaine.