Ce film est une expérience avec interprétation. Il nous emmène délicatement dans le tourbillon terrifiant de l’aliénation.
Une page folle est un film muet japonais en noir et blanc réalisé par Teinosuke Kinugasa, sorti en 1926. Alors pour la petite anecdote, le film a été perdu pendant plus de 45 ans, il a été redécouvert par le réalisateur dans sa cabane de jardin en 1970... il l'avait enterré durant la Seconde Guerre mondiale (le mec l'avait carrément zappé pendant juste 45 ans).
C'est très difficile de faire un résumé de ce film pour deux raisons :
- La première c'est qu'en 1926 au japon pendant les projections de films il y avait toujours un compteur d'histoire (benshi) qui narrait le film. Malheureusement, à notre époque le compteur n'a plus sa place.
- La deuxième c'est que son sens est extrêmement flou et c'est sans doute le souhait du réalisateur.
Mais passons, le film se déroule dans un asile. Le film raconte vaguement l'histoire du concierge et de sa femme qui est l'une des patientes. Nous découvrons peu à peu leur histoire. On apprend ainsi qu'avant d'être internée, la mère a voulu se noyer avec son bébé et que seul ce dernier est mort. Son mari, essaie de la faire sortir de l'asile engendrant un grand chaos dans tout l'établissement.
Ce film nous place entre le regard des aliénées et celui du concierge qui est dis mentalement "sain", la question qu'on se pose le plus souvent c'est : est-ce une hallucination ou est-ce bien réel ? Le jeu de lumière est quasi permanent, il fait vivre les ombres comme si elles dansaient avec chaque personnage. Les plans sont angoissants, ils rythmes une symphonies d'images toutes plus décalés les une des autres. Les acteurs sont tous terrifiants (les premiers, comme les seconds rôles), ils donnent un aspect lugubre et macabre à cette histoire. Bon comme je l'ais expliqué plus haut on ne peut rien dire par rapport à la musique car elle a simplement été perdu (dans les restaurations vous avez le choix entre un silence de plomb ou une adaptation faites à la vas vite sans vrai mélodie).
On sort de ce film tout chamboulé, avec un tas de questions... Mais on en sort aussi sublimé par tant de scènes (notamment celle des masques) qui nous ont fait vibrer jusqu'à la moelle épinière.
Ce film est une danse horrifique entre le réel et l'hallucination donc si vous voulez entrer dans la danse il va falloir vous accrocher à la réalité...