Entre le rêve et l'existence, entre Dieu et le diable, il n'y a qu'une oeuvre

Dans un monde n'ayant aucune conscience de la demi-mesure, puisant dans une représentation des personnages presque toute puissante et cataclysmique, l’extrême est de la partie. Chaque plans, chaque seconde de cette oeuvre nous dessine un peu plus l'architecture du réalisateur voulant montrer le courroux de la justice s'abattant sur un univers où les sentiments et les émotions règne en minorité. Mesdames et Messieurs je vous présente "Only God Forgive" (Seul Dieu Pardonne pour ceux qui avait fait L.V.1 Allemand).


Only God Forgives est un film franco-suédo-dano-thaïlando-américain (ça en fait du monde) écrit et réalisé par Nicolas Winding Refn, sorti en 2013. Petit résumé : Julian vit en exil à Bangkok où il dirige un club de boxe thaïlandaise servant à des opérations de contrebande et au trafic de drogue. Quand son frère Billy est tué pour un acte ignoble, leur mère Crystal arrive dans la ville pour rapatrier le corps. Elle veut venger son fils aîné et force le cadet à trouver l’assassin.


Rare sont les films qui arrivent à me transmettre quelque chose de puissant sans la moindre fausse note. D'habitude il y a souvent un moment où je ne ressent plus le film, où je me déconnecte de ce qu'il veut dire et c'est dommage car ce qui me plaît dans le 7ème art c'est l'émotion qu'il me procure, l'explosion de saveur que je peux sentir face à celui-ci... "Only God Forgive" fait partie entièrement de ces œuvres là. Tout le long j'ai étais scotché par le moindre détail utilisé. Cet univers impitoyable dans lequel nous plongeons les deux pieds joint est tout bonnement magnifique et terrifiant à la fois. Dès le début les premières cartes sont lancés, perversion, violence, folie, un cocktail pour un dégoût assuré... et bien non et c'est à ce moment précis où l'oeuvre se distingue de ses congénères car quand la violence et la beauté s'entremêle pour offrir un tel spectacle on ne peut que rester béât. L''image que nous renvoie notre rétine nous fait sublimer et comprendre l'émotion que les acteurs non pas (ou très peu). Les personnages sont fou à lier, Kristin Scott Thomas est aussi froide que vulgaire, Ryan Gosling est magistral le mec à tout péter lance 6 phrases dans tout le film et il arrive à être incroyable (soit dit en passant c'est le seul personnage où l'empathie se fait ressentir) mais surtout la claque c'est ce Vithaya Pansringarm qui est la représentation de la justice divine sur terre, aride, omniscient, le mec à tout compris à son rôle. Je ne m'attendais pas du tout à regarder une œuvre utilisant des références aussi particulière. J'y trouve du David Lynch du Alejandro Jodorowsky tout ça résonnant sur une musique me faisant penser à Koyaaniskatsy (en faite toutes mes références personnel quoi...) que demander de mieux ?


Dans une oeuvre casi-silencieuse Nicolas Winding Refn nous prouve que le dialogue n'est pas synonyme d'excellence. Il nous prouve aussi qu'un coup de maître n'est jamais loin, qu'il peut nous attendre chaque jour. Merci pour ce spectacle époustouflant, je ne m'y attendais pas mais ça m'a fait vibrer. Même si ce film s'adresse à un publique ayant le temps de comprendre et d'analyser ses codes (c'est pas du Mickael Fucking Bay) je ne peux que vous le conseiller les amies.

LorryDidiot_Abadi
10

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le 11 juil. 2017

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