Avec Une Histoire Simple, Sautet filme les errances d'un cœur perdu dans sa liberté sexuelle et sociale et fait le choix judicieux de Romy Schneider, joyaux tantôt joyeux tantôt mélancolique qui incarne à la perfection cet état de transition inhérent à la fin des années 70. Car tout semble glisser, passer d'un état à un autre ; personne ne se reconnaît dans son passé qu'il avorte pour espérer adopter un présent où rebâtir une famille loin de la brutalité masculine, une cure de jouvence parfois impensable, souvent signe d'un nouveau départ. Notons que la violence masculine signe à la fois l'aveu d'un temps ancien et la seule réaction possible à un genre pour prendre acte de la révolution alors opérante. Beaucoup de discours vides et d'assemblages verbaux creux, beaucoup de bruits et de fureur sonore peuplent le film aux longueurs voulues, faisant d'Une Histoire Simple une œuvre-témoignage, le regard d'un cinéaste sur son époque alors en pleine révolution féministe. A défaut, peut-être, de toucher l'universalité émotionnelle qu'Un Cœur en hiver incarnera si bien.