La Petite Sirène est un joli conte un peu cruel qui nous a laissé le souvenir d'une créature fragile et vulnérable, mais l'on en a tous aussi un reste de nos études classiques qui nous ont enseigné qu'il valait mieux comme Ulysse s'attacher au mat de son navire pour résister au chant de ces belles ensorceleuses dangereuses au chant mortel..Pourtant, le héros de ce film ne court apparemment aucun risque puisqu'il est "vacciné contre les charmes de l'amour"...Or donc, ayant découvert une de ces étranges créatures au sang bleu, échouée sur un bord de Seine en plein Paris, il n'a de cesse de lui porter secours sans peur de succomber. Après une tentative pour la faire accepter aux urgences d'un hôpital parisien, d’où elle est refoulée -faute de carte verte-..il l’emmène chez lui apres une traversée de la Capitale en tuktuk qui nous vaut quelques images d'epinal de Paris by night scintillante. Dans son appartement exigu qui possède une salle de bain olympique,il lui fait un joli lit dans sa baignoire cernée de bibelots en plastiques multicolores que la jeune femme poisson va s'amuser à étêter systématiquement. il la soigne, la nourrit (avec du poisson surgelé, ce qui n'est pas la meilleure des idées) et peu à peu s'attache à elle....Et devinez quoi ? ELLE à LUI...C'est gentil tout plein, truffé de décors multicolores et zarbis, de personnages secondaires convenus mais folkloriques (la voisine intrusive Rossy de Palma) le papa hirsute ,gentiment décalé et surtout la "méchante" incarnée par une Romane Bohringer très peu flattée par la photographie..C'est agréable mais sans souffle, d'une fantaisie prévisible et avec un petit grain de vraie folie qui manque. Cela reste un pari audacieux dans la production actuelle et à ce titre, on doit saluer ce film qui aurait pu etre plus surprenant.