Vous l'aurez compris, comme en atteste le titre de cette critique, le 56ème Classique d'animation des studios Disney, dernier-né du duo légendaire John Musker et Ron Clements (dont j'ai déjà vanté les mérites lors de ma critique de La Princesse et la Grenouille), c'est avant tout une claque visuelle, une explosion de couleurs chatoyantes, une réussite sur le plan esthétique. Certes, techniquement on passe plus de temps sur l'océan qu'à terre, mais cela suffit amplement à en prendre plein la vue, aussi bien sur le plan de l'animation que sur celui des couleurs. Même le personnage le plus répugnant du métrage (ceux et celles qui l'ont vu sauront exactement de qui je parle), en impose visuellement le temps de son apparition. En bref, pour les rétines, c'est irréprochable.


Le dépaysement n'est pas en reste. On avait déjà eu un avant-goût du Pacifique en 2002 avec Lilo & Stitch, mais ce n'était rien comparé à Vaiana. Ici on est au cœur même de la culture et des légendes polynésiennes: le Hula, les colliers de fleurs, les tatouages ouvragés, les pierres volcaniques scintillantes, en passant par la réincarnation en animal marin et les gigantesques et majestueux voiliers traditionnels, tout cela donne fichtrement envie de prendre le large. Et pas seulement pour suivre les aventures de la jeune et intrépide héroïne, qui pour une fois montre du recul et une certaine maturité face à un choix cornélien, entre son devoir envers sa tribu et sa passion pour l'océan qui ne cesse de croître depuis sa plus tendre enfance.


D'ailleurs, parlons un peu des aventures en elles-même: les personnages y sont tous attachants à leur façon - y compris le plus répugnant de tous, vous saurez de qui je parle - même si certains, comme Maui, auraient mérité à mon sens un développement un peu plus approfondi. Les chansons passent globalement avec aisance et restent même assez agréablement en tête (en comptant celle du mec le plus... oui, bon ça va, on a compris). Ma préférence va sans trop de surprises à celle de Vaiana, Le Bleu Lumière, qui bien que classique et sans trop d'originalité niveau paroles, est un véritable hymne à l'amour du Grand Large. D'ailleurs puisqu'on en parle, je dois dire qu'après La Princesse et la Grenouille qui m'avait plutôt déçu sur ce plan, cela fait un bien fou de retrouver une VF plus que correcte.


Abordons à présent les points négatifs (gasp).


Le premier reproche que j'aurais à faire à Vaiana est son rythme un peu barbare: début qui s'étire un chouïa en longueur, scènes où l'adrénaline devrait être à son paroxysme injustement écourtées (l'attaque des pygmées-pirates, l'aventure dans le royaume des monstres), sempiternelle phase de doute et de remise en question qui flingue carrément le climax (sans parler du retour à la dernière minute de [...], ultra-prévisible), et fin assez expéditive. Attention, je n'insinue pas que cette dernière est mauvaise, loin de là


Le coup de l'île qui se replie sur elle-même, j'ai même adoré ça; mais ce qui m'a profondément gêné est que Vaiana résolve le problème en deux-deux, comme ça, alors que la situation était critique. Comme s'il suffisait d'un simple "Je sais qui tu es, au fond de toi" fredonné d'une voix douce pour apaiser une colère qui dure depuis des siècles... OK, c'est mimi mais un peu facile, lourd et surtout ça arrive comme un cheveu sur la soupe.


D'ailleurs le film prends parfois plusieurs directions différentes qui, bien qu'utiles, le détournent légèrement de son objectif principal (les états d'âmes de Maui, le flash-back qui nous en apprend plus sur les ancêtres de Vaiana). Je pense que si tout cela avait été raconté d'une manière un peu plus judicieuse, on aurait mieux su s'y retrouver. Enfin, si au début je riais de bon cœur avec la salle devant la stupidité du coq, en faire le principal ressort comique du film a vite fait de lasser au bout d'un moment, surtout si le gag en question n'évolue pas d'un iota.


CONCLUSION


Si Vaiana mérite le coup d’œil et les nombreux éloges qu'on lui porte, il n'est hélas pas exempt de menus défauts. Ma note peut paraître un peu sévère à cause de ceux-ci mais je ne compte toutefois pas en rester là, ne serait-ce que pour le visionner en VO, profiter de la 3D ou tout simplement reprendre un bol frais d'air marin au large des paradisiaques Îles Polynésiennes.

reastweent
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le 13 déc. 2016

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reastweent

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