Valérian est différent des autres blockbusters car il n'identifie pas tout de suite ses méchants, car le film parle de multi-culturalisme, car il privilégie l'aventure à l'affrontement. À ce titre, la première heure est proche du trip sous champignons hallucinogènes, avec un kaléidoscope de visions biologiques, techniques et culturelles rarement vues au cinéma. Mais ce qui débute en ayant l'ampleur visuel de Star Wars se transforme progressivement en série B mal fichue. Les extérieurs colorés et originaux laissent place à des intérieurs de vaisseaux caricaturaux, les punchlines ne se transforment pas en dialogue, le moteur scénaristique reste bloqué en seconde et les militaires deviennent finalement les méchants... Le spectateur se retrouve alors avec en guise de suspense, un gros compte à rebours d'explosion, écrit en rouge sur une interface d'ordinateur stéréotypée. Paradoxalement, Valérian qui commence comme une réussite totale a le goût de l'accident industriel. À charge pour celui qui regarde, de savoir jusqu'où il accepte de prendre sur lui.