Attention Spoilers,


Valérian, le nouveau film de notre réalisateur national Luc Besson, après un Lucy majoritairement apprécié (pas par moi malheureusement). Il s'agit d'une épopée de SF tirée d'une BD des années 70. J'apprécie la science-fiction, même la plus basique (comprendre « classique ») comme un Star Wars, ou Star Trek. Mais là ce n'est juste pas possible, ce film est une poubelle, contenant tous les clichés qu'on pensait impossible à voir encore en 2017.


Je commence directement avec le scénario, on ne peut plus commun : Les Müliens vivent en paix sur la planète Mül (j'ai oublié le nom du peuple, ébloui par tant de charisme), disposant de richesses infinies grâce à la souris chieuse de perle. Un animal fantastique, on lui fait bouffer un truc et elle le chie par dizaine, de quoi devenir riche. Mais un beau jour, le vaisseau amiral d'une flotte disputant une bataille en orbite s'écrase sur la planète et tel une météorite, provoque une immense onde de choc qui détruit la plus grande partie de la vie sur Mül.


Bon comme raconter cette histoire me rappelle de mauvais souvenirs, ceux dans lequel je suis assis sur une place de cinéma en train de regarder Valérian en mauvaise 3d, je vais donc abréger.


Valégniangnian et sa collègue Lauréliniaise mettent donc la main sur le dernier Chie-perles de la galaxie. Puis découvrent que les Müliens sont présent dans la Cité des Mille Planètes, une sorte de Citadelle de Mass Effect au rabais, apprennent qu'ils ont perdu leur planète à cause des humains et décident de les aider à en coloniser une nouvelle.


Et voilà, je viens de raconter TOUTE l'histoire, c'est fou comme un script d'un film de 2h15 peut tenir en 4 lignes.


Bref on a droit à tous les clichés du film de SF, le commandeur, chef de l'armée des humains, qui a construit des robots noirs et armés jusqu'aux dents pour le protéger et qui pue le méchant dès qu'il entre dans le champ de la caméra. Un mélange raté entre une cantina de Star Wars et le bordel de Total Recall. Un petit clin d'oeil au Cinquième élément avec une Diva incarnée par... Rihanna. Des monstres marins agressifs, et même des ornithorynques bipèdes chiants.


Mais le pire n'est pas là. Le pire est que le scénario n'avance pas pendant les deux premiers tiers du film... V et L passent leurs temps à se sauver mutuellement, une bonne occasion de découvrir toute les facettes de cette cité spatiale ô combien originale. Ah oui, j'allais oublier de mentionner que cette cité compte 30 millions d'habitants dont 8 millions d'humains. Je sais pas si j'ai oublié comment compter ou si ça ne fait pas grand monde dans la galaxie. Certes, il doit également exister d'autres planètes habitées, mais Alpha, centre économique et politique de la galaxie, ne compte pas plus d'habitants qu'une mégapole terrestre en 2017.


Arrive le moment où ils entrent enfin en contact avec les Müliens cachés dans la Citade... - hem, pardon – la Cité des Mille Planètes. Ces derniers réclament donc la dernière perle (leur principale ressource de survie) ainsi que l'animal qui va avec. Au début Valérian refuse de leur donner l'animal ressemblant à un hérisson radioactif (littéralement). Mais finit par accepter au nom de la logique. Non ? Ah pardon, au nom du pouvoir de l'AMOUUUUUUUUUR.


Mais quelle originalité, le vieux n'a pas changé sa recette depuis le Cinquième Élément. On dirait Wonder Woman sérieusement. Les réalisateurs n'ont-ils pas d'autres idées en 2017 qu'ils doivent reprendre le dénouement d'un film vieux de 20 ans ? Et dire que l'auteur de la Bd originale, qui a apparemment participé à la conception du film a cautionné cela. Ça ne donne pas envie de lire son œuvre.


Je ne vais pas m'éterniser éternellement sur le scénario et maintenant que vous êtes bien spoilés, passons aux personnages.


Hmm, comment dire... Ça ne s'arrange pas.


Commençons par le couple principal. Outre le fait que le jeu d'acteur est moyen (correct, mais moyen, inférieur à une Gal Gadot par exemple), les personnages sont à vomir. Laureline ne fait rien de tout le film, à part se montrer en bikini dès la première scène et au cours d'une mission d'infiltration, elle passe son temps à rester en arrière et s'attirer des emmerdes. Elle finit même par le remarquer, prend les devants, pour s'effacer devant Valérian cinq minutes plus tard.


Bravo pour l'image de la femme en 2017. Vous allez me dire qu'une fois elle sauve Valérian, oui, mais pas par elle même, elle est aidée par le Alain Chabat et les mammifères pondeurs. Elle ne se bat pas, sauf pendant deux secondes contre des gardes stupides et ne tire jamais au pistolet. Bref, une potiche comme en faisait dans les années 70 justement. Les Jin Erso et autres Wonder Woman doivent fulminer devant une telle abomination.


Et c'est sans évoquer la romance, qui se contredit dès les premières minutes du film. En effet, s'il est évident que Valérian et Laureline couchent ensemble dès les début, cette dernière déclare qu'elle refuse de devenir sa petite amie, de peur de se faire traiter comme les autres. Alors pourquoi tu couches avec lui abrutie ? Bref, après 10 minutes de film, il la demande en mariage, ce qui peut sembler bizarre s'ils ne sont pas en couple. Vous vous voyez vous demander votre plan cul en mariage comme ça ? Niveau amour donc, l’œuvre ne nous propose pas simplement une romance débile, comme dans les autres Blockbuster (coucou Wonder Woman), mais en plus une relation amoureuse complètement illogique. Belle prouesse de réalisation de la part du tonton Besson.


Je passerai également le fait que l'acteur qui joue Valérian semble avoir 18 ans alors qu'il se targue d'un titre de major dans l'armée (il se révèle en fait que l'acteur est âgé de 31 ans, ce qui est beaucoup plus logique), mais Laureline qui l'assiste (ou plutôt reste plantée derrière la porte) n'est que sergent.


Les autres acteurs sont presque tous éteints, sauf Ethan Hawke, qui sort du lot en tant que patron de nightclub.


Ne sachant où le placer, je vais également évoquer les goûts vestimentaires de notre amie Laureline. D'abord elle part en mission en bikini et paréo, ensuite elle porte une amure de poitrine digne des Sœurs de Bataille de Warhammer 40000, enfin elle décide de mettre une veste parfaitement propre trouvée dans un tas d'immondices par dessus une robe de mariée. Bravo, une agente efficace et discrète.


Bon parlons un peu de Valérian, sinon vous allez me dire que j'accable trop cette pauvre Laureline. Le major est un génie du combat et un élu par la même occasion. Un personnage détestable en somme. Capable de venir à bout de 10 robots de combat seul, mais étant également l'hôte d'une princesse issue d'une race pratiquement éteinte. Personnage invincible, on ne s'inquiète pas une seconde pour lui et on sait qu'il parviendra à conclure avec sa subordonnée à la fin.


L'acteur joue correctement, mais son visage enfantin, le manque de développement du personnage ainsi que son statut d'élu fait que l'on peut difficilement s'y attacher. Alors qu'on se prend en pitié pour Laureline qui ne peut participer à aucune des missions, peut être parce que c'est une simple sergente, ou une femme, ou les deux on ne sait pas. Elle doit sûrement être bien payée pour continuer à faire ce boulot.


Le film s'en tire mieux sur les images, les effets spéciaux ainsi que la musique.


La première partie du film, toute la scène du marché, mêlant réalité et monde virtuel est parfaitement réussie et totalement originale, bien au dessus-de n'importe quelle Tatooine lambda. Le reste des décors, se situant essentiellement à l'intérieur de la Cité, reste très agréable et bien traité, bien que pas très original. Le passage sous-marin ou dans la « zone rouge » nous laisse particulièrement apprécier les images.


Les effets spéciaux n'en font pas trop (sauf pendant la bataille spatiale, complètement incompréhensible), malgré la 3d déconnante de mon cinéma.


Musicalement j'ai apprécié le thème des Müliens qui reprend les 3 premières notes de celui de Jurassic Park, le reste s'écoute tranquillement, sans être génialissime, il ne dérange pas non plus.


Ce film n'est en rien différent d'un blockbuster classique, l'humour, bien que présent de temps en temps, ne se démarque pas comme il a pu le faire dans le cinquième élément, le scénario est classique, les personnages mal traités et sous-développés. Besson est loin de réaliser ici un bon film mais plutôt un énième film de science-fiction, fade, sans saveur, et ne développant aucun enjeu, aucun thème intéressant. Rogue One ou même les Gardiens de la Galaxie, pourtant antérieurs, nous servent un bien meilleur cinéma. Comme quoi, un film de la qualité du Cinquième Élément, ça ne se réalise qu'une seule fois.

Akula
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le 27 juil. 2017

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