Après avoir passé 20 ans de sa vie à assoir sa réputation de producteur zélé de films-de-merde-avec-des-audis au détriment de celle du petit auteur Français exigeant de sa jeunesse, Luc Besson entend se regagner une conduite, payer sa dette à Mezières pour Le Cinquième Element et montrer au monde entier la toute-puissance du Blockbuster Français ( à capitaux Chinois et équipe... on va dire pour le moins Anglophone... )


Valérian et la Cité des Mille Planètes est de ses projets qui, expurgés de toute ambition artistique, raviront les spectateurs occasionnels qui s'en foutent, et attireront la foudre des BDphiles et Cinéphiles purs et durs.


On nous présente deux héros absolument antipathiques ( Déjà ils ont des têtes à claques, mais en plus ils laissent leurs coéquipiers mourir sans même un haussement d'épaule, ils exterminent la garde royale d'une nation auprès de qui il était vital de ne pas créer d'incident diplomatique quelques minutes plus tôt... Tout ça au nom du fait qu'ils sont militaires d'un gouvernement qui règne sans partage sur ladite Cité. Des gros fachos, quoi. ) avec un but très vague pour eux mais très clair pour le spectateur qui a 80% d'informations en plus grâce à un laborieux prologue, et ils circulent vaille que vaille au grès des caprices d'un scénariste machiste dans des décors plus ou moins fake, jusqu'à ce que la narration les rattrape et qu'il faille tout (re)expliquer à la fin.


En d'autres termes, Valérian n'a pas plus d'intérêt qu'une partie de Uno sans les cartes pièges.


Mais cependant, toutefois, malgré tout et en tout état de cause, j'avoue que le début fait illusion. ça a beau être stupide et pétaradant, c'est quand même sympathique. La première poursuite dans le "double-monde-à-passerelles-quantiques" est super chouette, et j'ai cru un instant pouvoir m'installer confortablement devant un Blockbuster Franco-Chinois-en-Anglais. Le hic, c'est que plus aucune autre scène d'action ne se mesurera à celle là. On n'a plus qu'à attendre le coup de sifflet final du générique de fin libérateur, sans avoir ressenti ne serait-ce qu'un soubresaut émotionnel.


Il aurait été préférable de ne jamais présenter les Pearls dans le prologue. Ainsi la poursuite qui fait office de scénario aurait été plus haletante, et la fin une véritable révélation... Là on est juste obligé d'attendre. Attendre que les atermoiements érotico-cul-cul des héros s'interrompent, attendre que la danse de Rihana prenne fin, attendre que les Pearls répètent ce qu'on sait depuis le début... Attendre attendre attendre, pffouu...


Luc nous a à tous demandé d'aller voir le film afin d'avoir une excuse pour financer un Valérian 2. Le pouvoir est entre vos mains !

mikeopuvty
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le 11 août 2017

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Mike Öpuvty

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