Vénérable BD (50 ans au compteur) comptant parmi les piliers de la SF ayant inspiré bon nombre d'oeuvres connus (dont les Star Wars & co), Besson s'attaque donc à l'adaptation d'un grand nom.


28ème siècle, la cité spatiale d'Alpha, station spatiale d'origine humaine en perpétuelle expansion, regroupant des milliers de races extra-terrestre voit en son sein une zone radioactive grandir de jour en jour. Valérian et Laureline, fine fleur des agents spatio-temporels, sont donc mandaté par le ministre de la défense pour découvrir ce qui se passe et sauver la station.


Commençons par LE gros point positif du film : le visuel. Les médias ne cessent de le répéter, Valérian c'est le plus gros budget du cinéma français et les effets sont au top. Et bien que les choses soient clair : OUI, ça n'a strictement RIEN à envier aux productions US en terme d'effets spéciaux. Techniquement c'est une réussite qui soutient sans problème la comparaison avec un Star Wars. Mais la technique n'est pas tout, il faut aussi de l'esthétisme et là, c'est d'une richesse et d'une imagination qu'on applaudit. Nous avons le droit à toute une variété de races extra-terrestres allant de géants sous-marin à de mignons petits animaux de compagnies le tout en passant par des trolls et autres volatiles Shingouz. Un bestiaire de Mézières très riche, très varié, très inspiré. Tantôt loufoque, tantôt craquant, tantôt répugnant il y en a pour tous les goûts et les fans de Besson apercevront également des références et ressemblances avec le 5ème élément (déjà fait en collaboration avec Mézière). La cité en elle-même fait un joyeux bordel de bric-à-brac et restitue bien cette idée de station qui ne fait que de grossir de manière déraisonnable. Les moyens techniques d'aujourd'hui permettent également de fournir des décors extrêmement denses tels que fameux Big Market. Big Market qui au passage fait parfaitement rentrer Valérian dans l'ère futuriste (bien plus que les marchés d'autres oeuvres de SF). Imaginez un immense marché de million de boutique que vous allez parcourir en réalité virtuelle et dont à la sortie vos achats sont immédiatement matérialisé... Amazon et Chronopost, c'est totalement dépassé. A noter cependant qu'alors qu'on nous vend un film bien de chez nous, les effets spéciaux sont issus de 5 sociétés : 2 françaises (Mac Guff, Mikros Image) et 3 étrangères (Rodeo FX... Weta et ILM).


Malheureusement passé cette claque visuelle le reste ne suit pas. A commencé par la musique qui s'avère tellement passe partout qu'on n'en retient absolument rien. Aucun thème ne marque et n'appuie de manière significative l'action. Le scénario qui démarre sans rien de vraiment original se révèle d'une prévisibilité et d'un classicisme déprimant. Non content de cela, le méchant se trouve en 45s (non, non, il n'y a pas écrit méchant sur son front). Certaines séquences s'avèrent tout bonnement inutile ce qui d'autant plus dommage lorsqu'elles sont réussies en terme visuel (comme la séquence de Rihanna). Au passage on cherchera également le "temporel" de "spatio-temporelle", car à part une vanne ou deux en référence à la BD et aux retards de Valérian...


A cela s'ajoute un héros, Valérian, insupportable, alors que dans la BD cet antihéros s'avère athlétiques et ingénieux avec un petit côté impétueux le mettant dans des situations problématiques (un peu dans le style du James Bond de Pierce Brosnan), ici nous avons tout simplement un... gamin. Que cela soit physiquement (on dira un bon 20 ans de moins que la BD) ou dans le comportement immature nous avons un sale gosse impulsif et dragueur. A l'opposé de cela, Laureline est bien mieux construite et fidèle à la BD, moins impulsive, plus réfléchie et avec son petit caractère. Passons sur sa transformation de rouquine à blonde... mais le physique d'ado (allez, zou rajeunissement de 10 ans). Au final au lieu d'avoir une équipe de 2 adultes on a une équipe d'ado. Pour les autres protagonistes, le commandant Arun Filitt est assez pathétique et sans envergure, Bubble est bien sympathique, les Pearls ne sont pas sans rappeler les na'vi d'Avatar dans leur ensemble, charmant écolo pacifiste un brin poétique. On regrette un peu Igon Siruss qu'on aurait aimé voir un peu plus. Enfin pour terminer, on adore le pirate Bob (avec un inimitable Chabat) même s'il n'est vraiment que secondaire.


Au final ce Valérian s'avère un beau gâchis dans la veine de Jupiter ascending (Jupiter : Le destin de l'Univers). L'emballage est splendide et l'univers et riche, mais c'est totalement inexploité, chose d'autant plus regrettable ici qu'avec les BD il y avait de la matière.

Spacewolf1
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le 6 août 2017

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