Pas d'orgueil et trop de préjugés

Disons-le tout net : Jamais je n'aurais pensé une seule seconde attribuer une note si élevée à Valérian et La Cité des 1000 Planètes, et c'est sûrement mon a priori très négatif de départ qui explique cela. Premièrement, sur la qualité des derniers films de Besson, notamment Lucy, avec un scénario WTF écrit lors d'une pause café et la profusion de "stock shots" dégueulasses qui au final devaient rallonger mécaniquement le film d'au moins 10 minutes.

Mais revenons à notre film. A l'annonce du casting des deux rôles principaux, je me suis dit "Besson veut se saborder, c'est pas possible autrement", et les éléments promo ne me rassuraient pas du tout, puisque les deux tiraient des têtes d'enterrement absolument de partout, même sur les images du tournage. Le reste du cast ne me paraissait pas non plus très folichon, et la présence de Rihanna faisait resurgir des souvenirs de l'effroyable Battleship. Il y avait également très peu d'éléments sur le synopsis, ce qui laissait présager encore une fois d'une intrigue simplette.

Force est de constater que mon jugement a été un peu hâtif et que Valérian s'en sort (plutôt) bien.
Tout d'abord, c'est l'originalité et la découverte d'un nouvel univers, qui change un peu des sempiternels blockbusters super-héroïques calibrés, et procure un sentiment de fraîcheur, même si au départ la BD Valérian a inspiré pas mal des grosses machines actuelles. L'univers est très riche et coloré, avec une multitude d'espèces qui ont chacune leurs caractéristiques, et l'on prend plaisir à le découvrir, notamment lors de la première partie du film. Valerian et Laureline sont parfaitement intégrés à cet univers, en tant qu'agents spatio-temporels

Et c'est ici qu'il faut faire un choix : soit on compare le film avec les autres blockbusters du genre qui reprennent les mêmes codes et je pense que vous passerez un mauvais moment, soit vous vous laissez guider par le film, c'est à dire par une histoire légère, où le background des protagonistes n'est pas du tout évoqué. Nous sommes directement propulsés dans l'histoire.
Et justement Dane deHaan et Cara Delevingne s'en sortent plutôt bien dans leurs échanges, qui ne sont certes pas très développés, mais apportent un ton léger au film qui est plutôt bienvenu. Nous sommes parfois à la frontière du "too much" dans les dialogues et punchlines mais à aucun moment selon moi la barrière n'a été franchie. La direction des acteurs n'est clairement pas parfaite, notamment pour Cara, mais Dane de Haan s'en sort avec les honneurs et leur complicité est plutôt bonne. J'avais également de grandes craintes sur l'intervention de "Bubble" mais au final sa présence est justifiée et relativement bien intégrée au film.
Je n'ai pas beaucoup évoqué l'intrigue car ce n'est clairement pas un des points forts du film, celle-ci étant très basique, mais le rythme et la légèreté de l'ensemble permet de passer un bon moment (au contraire par exemple de Transformers The Last Knight, complètement aux antipodes et clairement long). Vous ne serez pas surpris par les rebondissements, que l'on voit arriver d'assez loin.

Pour conclure, Valérian est l'une des bonnes surprises de l'année dans son genre. Besson a eu les balls de proposer un long métrage de SF inspiré d'une BD qui l'a passionné, avec ses imperfections, mais aussi ses qualités. Son film transpire la générosité.