Après Lucy, on pouvait aisément tourner la page de l’ère Besson. Le réalisateur de films cultes, parfois kitch et légèrement naïf, n’a pas su garder sa fraîcheur ; ou alors c’est nous qui lui avons tourné le dos. Luc Besson garde une certaine innocence mais ne sait pas s’adapter à la réalité de l’époque. Arrivant tardivement avec ses grosses productions rêve-de-gosse, ou accordant trop de temps à financer des films à l’américaine sans plus d’âme, il périclite son œuvre. En même temps le public lui donne raison, alors après avoir réalisé son 2001 l’Odyssée de l’Espace, c’est à Star Wars qu’il s’attaque.
Après Lucy, on pouvait aisément tourner la page de l’ère Besson, mais l’adaptation d’une bande dessinée pouvait laisser un maigre espoir. Malheureusement je ne connais pas l’œuvre originale, et j’espère qu’elle est plus passionnante que cet ersatz.
Luc Besson nous noie dans son catalogue d’effets spéciaux, un peu pour prouver à tout le monde que son studio fait aussi bien que les autres. La planète Mul excelle dans cette présentation très niaise d’une population porte-étendard d’une image ultra calibrée.
La surenchère ne prend même pas le pli de la réalisation, le seul mot d’ordre est l’illusion, le spectacle, et tant pis si il ne sert jamais la mise en scène.
Le scénario est une catastrophe, jamais il ne se contente de suivre son plan d’origine, étalant les péripéties à n’en plus finir avec autant de palpitations pour le spectateur qu’un poisson mort. L’émotion ne vient jamais nous cueillir, l’espace n’est jamais présent, les courses ne sont jamais haletantes. L’humour ne viendra pas au secours des deux héros ; si pour une fois Cara Devigne sait jouer, les dialogues deviennent lourds rapidement, tout autant que la pseudo amourette mise en place. De plus pour des agents de l’espace ils passent beaucoup de temps à se sauver, à la limite de l’oubli de la mission principale. C’est pratique un scénariste qui vous remet sur la piste pour se sortir de l’impasse.
Bon on ne va rien dire sur le pillage, oups, l’hommage, aux films de science fiction et de jeux vidéo mais honnêtement l’impression de déjà vu ne m’a pas quitté. L’émerveillement pour moi doit aussi rimer avec émotion, ce qui est loin d’être le cas dans Valérian, donc l’avalanche d’espèces en tout genre, dans l’esprit catalogue ne m’a pas vraiment convaincue.
Au bout d’une heure je me suis aperçue que je me fichais de savoir comment ce film finirait, que j’avais beau m’accrocher à l’intrigue minime, elle se perdait mainte fois dans des rebondissements pitoyables. Et puis voir arriver Rihanna m’a achevé. Alors pour la deuxième fois de ma vie je suis sortie de la salle.