Van Helsing est un personnage secondaire de la galaxie Dracula.A ce titre,il apparaît dans plusieurs films consacrés au célèbre vampire,notamment sous les traits de Peter Cushing dans les productions de la Hammer.L'idée d'en faire le héros d'un film n'était pas inintéressante mais le succès n'a pas été au rendez-vous.On peut se demander ce que Stephen Sommers a fumé en écrivant son scénario,car ça doit être de la forte.Il mélange allègrement tout un tas de mythes du fantastique et touille dans la marmite.Ainsi se bousculent Dracula et Van Helsing,bien sûr,mais aussi Frankenstein,flanqué de son monstre et de son serviteur Igor,le docteur Jekyll et son double maléfique Mr Hyde,et même des loups-garous.Les personnages,les styles et les époques se télescopent joyeusement et on a également droit en guise d'ouverture à un remake de la scène finale du "Frankenstein" de James Whale,shootée en noir et blanc pour faire bonne mesure.Quant au héros de l'aventure,il a été passablement modernisé.Le Van Helsing d'origine était un docteur,un scientifique,un intello,qui combattait les vampires par la ruse.Celui-ci est un tueur à la solde de l'Eglise,un cow-boy athlétique qui n'a peur de rien.Le syndrome "James Bond",qui imprègne durablement le cinéma d'action,a d'ailleurs encore frappé.Van Helsing est un mercenaire sans états d'âme,qui parcourt le monde à la recherche de ses cibles,très proche en cela de l'espion de Sa Majesté,d'autant que lui aussi reçoit ses ordres d'une autorité supérieure dont il est le bras armé.Le mimétisme se poursuit avec l'évêque qui lui confie sa mission,qui n'est pas sans faire penser à M,et le moine bricoleur qui fabrique des armes secrètes dans son labo et semble être le clone de Q.Bizarrement,tout ce méli-mélo donne un film plutôt réussi.Stephen Sommers,le réalisateur de "La momie",connait son affaire et nous convie à un continuel tour de grand huit.L'action ne mollit jamais,le cinéaste filme avec dynamisme et multiplie les angles originaux,les créatures monstrueuses sortent de tous les côtés,les décors en incrustation numérique ne sont pas toujours crédibles mais sont de toute beauté,les effets spéciaux,notamment le morphing,tiennent le choc.Le visuel est la grande force du film et la photo d'Allen Daviau,qui travaille beaucoup dans le clair-obscur,est sublime.Bon,après,le scénar n'invente rien sur le fond,c'est l'éternel combat du Bien contre le Mal,mais c'est le lot de tous les films du genre.Cependant,bon point,le happy-end est mitigé.Hugh Jackman incarne un Van Helsing plein de prestance et Kate Beckinsale,habituée depuis les "Underworld" à ce genre d'univers,est une princesse séduisante et sexy.David Wenham,le side-kick amusant,apporte la note d'humour qui vient alléger l'ensemble.Par contre,Richard Roxburgh,sorte de sosie de Christian Clavier,manque de charisme et en fait trop dans le rôle du comte Dracula.