Venom, the Vomie. (sans spoil mais on s'poile)

A l'annonce de Tom Hardy dans le rôle principal, lorsque le projet n'était encore que sur papier, la perspective était alléchante. Mais lorsque le projet s'est réellement monté: de nombreuses zones d'ombre obscurcissaient le futur long métrage du célèbre anti-héros tirait des pages de Spider-man.

On écarte le lien entre l'homme araignée, le symbiote et Eddie Brock ce qui obligeait dès le départ aux scénaristes de revoir une grande partie des origines du personnage.
La production commença le tournage à moins d'un an de sa date de sortie, ce qui sous entendait un bouclage très rapide des principaux plans avant d'envoyer le tout à la moulinette des différents studios d'effets spéciaux en post production.
Le premier teaser était déjà prêt avant la seconde étape (balaise les gars), en gros on misait gros sur le marketing et la hype du personnage et de l'acteur (bon pari).
On parlait en ce temps là encore de R-rated, puis on est descendu à une classification plus grand public, pour ne pas s'écarter une partie des porte-monnaies, ce qui n'est pas grave en soi mais on sentait déjà que l'étude de marché était maître sur la réalisation.
Mais dès le premier trailer, des défauts étaient mis à jour: le reste du casting est moisi et des effets spéciaux laids, on ne croit pas en la présence du symbiote, bien trop mal intégré visuellement.
Mais bon, cela ne fait pas un film, s'il est bien écrit, et réalisé, on peut attendre encore quelque chose de très bon.

En ce qui concerne l'histoire, aucun effort n'est fait pour les origines du personnage, on en regretterait la version de Sam Raimi, commandée par les studios à l'époque, dans Spiderman 3.
On découvre un Eddie Brock en couple, mais on ne croit pas un instant en celui ci tellement le duo ne fonctionne pas.
Le reste du cheminement du scénario est d'un bateau rappelant tous les navets à gros budgets de ces vingt dernières années, le tout servi par un casting des plus à chier hormis le premier rôle bien que peu convaincant.
Les personnages les plus intéressants étant une mémé chinoise patronne d'une supérette cliché inutile et un Emilio Riveira, mexicain de service, (Sons of Anarchy, Z Nation, Mayans MC) dans celui d'un concierge d'immeuble.

Le tout tenant sur 90 longues minutes, réalisées par un aveugle manchot, rallongée de 20 pour un générique de fin énumérant les équipes méritantes ayant bossé sur cette merveille de conception bancale mais bankable. Peu de moyen ont été utilisés pour filmé les principaux plans composant ce produit low cost. Très peu de plans larges, travellings, de décor, c'est tourné comme une série TV cheap.

Un bon gros foutage de gueule qui permettra de tirer le style des adaptations de comics toujours plus vers le bas, tant qu'il y aura des amateurs de junk food audiovisuelle prêts à se précipiter dans les salles obscures sans même connaître les bandes dessinées, souvent de bien meilleure qualité, dont ils sont issus.
Ayant gardé des séquelles, je ne chercherai pas à voir la future séquelle annoncée, de façon tout aussi maladroite que le reste du film, en scène post générique.
Une crise de foi, au sujet du devenir du genre, se pressent pour les fans du premier jour et les amateurs de cinéma. Venom est le vomi sur le calendrier des adaptations de cette année 2018, qui n'a pas été dans l'excellence en terme de qualité mais juste dans le quantitatif.