Vers sa destinée
7.7
Vers sa destinée

Film de John Ford (1939)

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un genre = un film."


Scénario :
Dans le système pénal, le peuple est représenté par deux groupes distincts mais d'égales importances: le sheriff qui enquète sur les crimes et Abraham Lincoln qui poursuit les criminels.


Voici leurs histoires.



En tant que sujet d'étude :



"Vers sa destinée" est le film que j'ai pris afin d'étudier le genre du "film de président américain." Parce que bien plus que les français, les américains sont très fort pour mettre en scène leurs présidents et raconter leur histoire. Du coup, je pensais ne pas me planter avec un film de John Ford sur Abraham Lincoln.


Sauf que je me suis fait avoir, parce que passé le moment où Abraham Lincoln quitte sa ville natale, il s'établit comme avocat et très vite le film raconte un procès dans lequel Lincoln est l'avocat. Un procès où deux frères sont accusés d'avoir tué un homme et où Lincoln est là pour les défendre. On est à l'époque du far-west où la justice étaient pas très impartiale et où les esprits s'échauffaient vite.


Du coup, le film aborde certains détails sur la vie d'Abraham Lincoln que j'aurais aimé apprendre ailleurs qu'en lisant la fiche wikipédia du film : il a bien appris le droit en autodidacte, il fredonne son propre hymne, la femme qui l'invite au bal est sa future femme, l'homme qui se méfie de lui est son futur rival en politique et la fin du film se termine avec un plan annonçant la guerre de Secession. Ha, et le retournement de fin de film est tiré d'une véritable affaire où Lincoln a été avocat. C'est plus un film clin d'oeil pour les fans de Lincoln (à la manière des films remplis de références geeks) qu'un véritable biopic.


Ce qui peut être intéressant par contre, c'est de voir à quel point les films mettant en scène un procès (ou procédural) mettaient déjà en 1939 des ficelles que l'on voit encore aujourd'hui : la consistitution des jurés, le procureur sur de lui, les "objections" et le fameux "j'aurais juste une dernière question" qui n'a pas été inventé par l'inspecteur Columbo.



Mon avis personnel :



Hé bah, c'était vraiment pas passionnant. J'aime bien John Ford, mais c'est loin d'être le film de lui que je préfère et j'avoue m'être plutôt ennuyé.


Alors, certes, j'ai un peu rêvassé devant des arrières plans de studio assez sympa et qu'on pourrait plus jamais refaire maintenant sans que ça fasse kitch (comme cette rivière en arrière plan bien trop nette pour que ça soit une vraie, sur laquelle passe des blocs de glaces désunis) mais le film possède deux gros défauts :


1 – Son personnage principal, c'est Abraham Lincoln. Et tu peux pas faire faire n'importe quoi à Lincoln aux USA. Henry Fonda refusa même un temps le rôle en disant "c'est comme jouer dieu." Or, du coup, Abraham est totalement parfait : c'est un grand orateur, il défend les plus faibles, il est juste et bon avec tout le monde. A vrai dire, on peut le remplacer par Charle Ingalls que ça ferait la même chose.


Un jeu durant le visionnage a consisté avec ma copine, à ponctuer chaque scène d'une morale : "Qu'il est pieux cet Abraham Lincoln" "Qu'il est prévenant, cet Abraham Lincoln" "Qu'il est juste, cet Abraham Lincoln." Chaque scène est chargé de faire l'agiogaphie du grand homme. Du coup, c'est un personnage trop parfait, trop lisse pour un procédural et même pour un biopic.


2 – Je n'ai rien contre les procédural. J'en ai vu pas mal et j'adore ça. Mais celui-là est plutôt mou.


Alors certes, c'est peut-être un des premiers du genre, mais il était loin d'être passionnant : le cas est quand même très caricatural, où deux frères très gentils et très pieux sont accusés d'avoir tué durant une bagarre, un ivrogne libidineux (mais adjoint du Sherif) qui avait tenté de les attaquer parce qu'il était jaloux que l'un d'entre eux protège sa femme de ses assauts grivois. On a des gentils injustement accusés par des méchants.


Mais sans être un connaisseur des films de procès, les ficelles vous seront tout de même très visible et le retournement final, s'il est sympathique à voir est grandement téléphoné (ou grahambellophoné.)


Donc, mouaif.

le-mad-dog
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Rattrapage culturel : Un Genre = Un Film

Créée

le 27 juil. 2018

Critique lue 218 fois

Mad Dog

Écrit par

Critique lue 218 fois

D'autres avis sur Vers sa destinée

Vers sa destinée
Sergent_Pepper
7

L’artiste et le géant

La rencontre de deux géants, Ford et Lincoln, est finalement d’une pertinence totale dans son apparent paradoxe : car ces deux statues, mythes humains de la nation américaine, le sont d’autant plus...

le 27 août 2014

29 j'aime

6

Vers sa destinée
Grimault_
8

L'Homme tranquille

Les histoires de John Ford ont toujours une certaine portée mythologique, et même ses incursions dans le « réel », comme avec Vers sa destinée, retraçant les débuts d’Abraham Lincoln en politique,...

le 24 avr. 2020

23 j'aime

2

Vers sa destinée
antoninbenard
8

"I may not know so much of Law, but I know what's right and what's wrong."

If Nancy Hanks Came back as a ghost,
 Seeking news Of what she loved most,
 She'd ask first "Where's my son? 
What's happened to Abe? 
What's he done?" (…) "You wouldn't know About my son? 
Did he...

le 4 sept. 2013

19 j'aime

10

Du même critique

Un chien andalou
le-mad-dog
8

Arrêtez de dire que vous ne comprenez pas ce film !

Un Chien Andalou faisant parti d'une liste de films à voir qu'avait ma copine, je l'ai donc revu. Et c'est limite un passage obligé dans les études sur le cinéma. (Le film était gratuit sur YouTube à...

le 12 janv. 2023

87 j'aime

Marvel's Iron Fist
le-mad-dog
4

Pourquoi c'était moyen.

J'ai eu deux fois mal au cul la semaine dernière : La première fois en me pétant le coccyx, la seconde, en me matant l'intégrale de la première saison d'Iron Fist que j'ai regardé "faute de mieux"...

le 1 févr. 2023

52 j'aime

11

Blow-Up
le-mad-dog
5

Antonioni ou la métaphore du mime qui fait du tennis !

Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel version....heu.... non...." En fait, il ne fait partie d'aucune de mes listes de rattrapage de films. Bizarre, j'étais certain qu'on me l'avait...

le 22 oct. 2016

51 j'aime

6