Les débuts d'Abel Ferry dans le cinéma de genre...

Pour un film d'épouvante français, "Vertige" ne démérite pas et s'en sort plutôt agréablement bien. Abel Ferry, alors à ses débuts cinématographiques, nous plonge dans l'envers du décor ainsi que sur un film de genre certes, mais qui a l'art de nous ennuyer en seconde partie. Vraiment dommage, car il y avait du lourd. Du très bon, notamment en première partie où l'on découvre une bande de potes alpinistes accrochées à une via ferrata imprévisible. Imprévisible aussi grâce au montage et à la mise en scène d'Abel Ferry qui nous désarçonne et nous scotche devant notre écran avec une nervosité palpitante. On suit ces péripéties avec attention pour le plus grand bonheur de la réalisation qu'Abel a l'art d'apprivoiser avec une dextérité ravageuse, surtout en compagnie d'acteurs parfaits et d'une musique prenante à souhait. Une atmosphère digne des films style Europe de l'Est, comme l'a fait Frankenheimer pour "Ronin". On a du moins bon par la suite lorsqu'on découvre qui se cache dans l'ombre. Le suspense se dégage de l'esprit de "Vertige" et nous avons droit à des effets qui font état des clichés habituels. En cela, le film ressemble un peu à "The descent", ce type de film hollywoodien qui ne fait pas dans la dentelle. Une pointe de "Creep" se fait ressentir en raison d'une lutte acharnée pour la survie. Pour conclure, "Vertige" remplit son cahier des charges sans s'en accommoder non plus. Monsieur Ferry, épatez nous la prochaine fois. Interdit aux moins de 15 ans et accord parental souhaitable.