Si "patience" ne fait pas partie des personnages de ce nouveau film d'animation, elle a été la meilleure des vertus pour les studios Pixar. Alors qu'ils avaient donné rendez-vous au public chaque été depuis "Cars" en 2006, ils ont profité de l'accueil mitigé de "Monstres Academy" en juillet 2013 pour s'accorder une pause de deux ans avant de présenter "Vice-Versa" en grandes pompes au dernier Festival de Cannes. Ce véritable fournisseur de chefs-d'oeuvre, père des "Toy Story", "Némo" ou autre "Ratatouille", a pris le temps de peaufiner sa dernière trouvaille pour prouver qu'il n'était pas devenu qu'une usine à produire des suites. Bien lui en a pris... Car ce 15e long-métrage du studio à la lampe de bureau s'inscrit assurément comme le plus recherché, le plus intelligent et le plus profond de la série. Un film qui ne se contente pas de remuer les émotions d'une petite fille de 11 ans, soumise aux premiers bouleversements majeurs de sa vie, mais qui parvient surtout à très bien jouer avec les sentiments de spectateurs. En respectant chacun d'entre eux, du plus jeune au plus âgé, avec un maximum de sensibilité. Une merveille qu'on n'oubliera pas de sitôt.