Ludique, Wedding Nightmare l’est à plus d’un titre. Par ses acteurs qui s’en donnent ici à cœur joie ; mention spéciale à Nicky Guadagni en sorcière folledingue. Par son histoire qui, d’emblée, brosse le portrait cynique d’une aristocratie décadente soucieuse d’assurer sa longévité en sacrifiant une mariée issue de classe sociale inférieure ; en ce sens, le film reproduit un schéma inauguré avec Get Out, à savoir l’horreur sur fond de conflit social. Il suffit de voir Grace sur les marches du manoir en feu, une clope au bec, lancer « ma belle-famille », pour comprendre le traitement hautement burlesque d’un thème quant à lui sérieux, quoique bien plus creux que la dénonciation du racisme inhérente à l’œuvre de Jordan Peele.


Car il faut bien le dire, la charge antiaristocratique ne suscite que peu d’intérêt, semble davantage prétexte à l’enchaînement de scènes de chasse qu’à une véritable réflexion menée en souterrain. L’humour circule également par le biais de dialogues assez lourds mais parfois réjouissants ; certaines idées quant à la caractérisation des personnages méritent le coup d’œil, à commencer par ce beau-frère qui apprend à se servir d’une arbalète grâce à un tutoriel trouvé sur Youtube. Le quiproquo dans les exécutions participe, lui aussi, à l’élaboration d’une atmosphère à la fois tendue et décontractée, parfaite pour incarner à l’écran l’idée de jeu.


Le principal souci de Wedding Nightmare, c’est de se contenter de son pitch de base sans chercher à faire de sa mise en scène un levier horrifique – ou plus largement dramatique – à part entière : les plans sont assez laids, le cadrage hasardeux, le montage trop rapide et impersonnel pour définir une quelconque patte artistique. Non, ce qu’il manque vraiment au film, au-delà d’un propos de fond cohérent, c’est une vision de l’épouvante burlesque à la Sam Raimi. Nous avons l’impression d’assister à une synthèse rigolote, mais sans âme, d’American Nightmare et de Get Out. D’autant que l’univers du mariage n’est guère exploité, se limite à du décorum plutôt banal au demeurant. Sympathique mais dispensable.

Créée

le 26 nov. 2019

Critique lue 123 fois

Critique lue 123 fois

D'autres avis sur Wedding Nightmare

Wedding Nightmare
JorikVesperhaven
6

Postulat tordu, acteurs de seconde zone et réal indigeste mais c'est drôle, gore et très divertissan

Le postulat de cette série B fleure bon le slasher des années 80 ou 90 mais s’avère relativement appétissant. On y voit une jeune mariée être la proie de sa belle-famille ultra riche dans leur...

le 26 août 2019

19 j'aime

Wedding Nightmare
Vonsid
5

Noces de carton

J'étais plutôt enthousiaste à l'idée de retrouver la charmante Samara Weaving, vue précédemment dans The Babysitter qui, s'il n'avait rien d'un chef d'oeuvre, était suffisamment déjanté et fun pour...

le 28 août 2019

14 j'aime

1

Wedding Nightmare
RedArrow
4

Une nuit de noces clairement pas à la hauteur des attentes

Encore méconnue du grand public, cette espèce de furie blonde aux faux airs de Margot Robbie qu'est Samara Weaving (et accessoirement nièce de Hugo) s'est surtout bâtie une petite réputation auprès...

le 28 août 2019

14 j'aime

7

Du même critique

Sex Education
Fêtons_le_cinéma
3

L'Ecole Netflix

Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...

le 19 janv. 2019

87 j'aime

17

Ça - Chapitre 2
Fêtons_le_cinéma
5

Résoudre la peur (ô malheur !)

Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...

le 11 sept. 2019

77 j'aime

14