Drôle d’attelage que cette association entre Danny Boyle et Richard Curtis, entre le frénétique réalisateur et le pape de la romcom britannique. Mais après tout, Boyle n’avait-il pas su parfaitement capter et rendre grâce à l’écriture de Aaron Sorkin en travaillant sur le biopic Steve Jobs ?
Certes, le concept fonctionne, et très bien, mais ce n’est cependant pas grâce à l’originalité de la mise en scène de Boyle, étrangement sobre. S’est-il volontairement mis en retrait pour laisser la place à un déférant hommage aux Beatles ? Peut-être, toujours est-il que le résultat est très sage. Amusant. Mais très sage. L’uchronie selon laquelle les Fab Four (mais pas que) n’ont jamais existé sauf pour Jack est prétexte à des quiproquos et à des situations savoureuses et parfois touchantes. Jack fait quand même découvrir Let it be et Yesterday au monde entier pour la première fois, ce n’est pas rien ! Les réinterprétations par Himesh Patel des plus grands tubes des Beatles sont d’ailleurs très honnêtes dans l’ensemble. On apprécie aussi les clins d’oeil nombreux au mythe (personnages de chanson, lieux cultes, pochettes d’albums…). Le caméo de Ed Sheran dans son propre rôle est également sympathique.
Dommage que la bluette prenne le pas sur l’impact qu’a pu avoir le plus grand groupe de rock de l’histoire sur la pop culture. Curtis a en effet été moins inspiré que pour Love Actually, Quatre Mariage ou même Il était temps.
Yesterday tente bien une critique entendue sur les affres de la notoriété et le miroir aux alouettes que représente le show bizz, mais elle reste bien inoffensive, bien loin de la satire corrosive qu’on pouvait espérer.
Mais ça reste une très jolie et mélodique romcom. On s’en contentera bien volontiers aux premiers jours de l’été.