Plus qu'un hommage aux Beatles, Yesterday rend surtout hommage aux fans des Beatles, comme Ken Loach - autre réalisateur anglais de renom - a pu le faire avec Looking for Eric pour les supporters de football. Le film rappelle aussi Jean-Philippe : là où un fan absolu se retrouvait brusquement plongé dans un monde sans Johnny Hallyday, Danny Boyle nous offre un monde où les Beatles n'ont jamais existé, à la différence près que le héros, chanteur et musicien, va s'approprier musique et chanson comme étant les siennes, s'offrant la gloire et la célébrité tout en offrant au monde l'oeuvre encore inédite des Beatles ! Les spectateurs, eux, redécouvrent avec joie ce groupe mythique dont on suit la trace tube après tube, jusqu'à Liverpool où tout a commencé.
A l'instar du personnage principal, mal à l'aise dans son rôle de fan plagiant ses modèles en toute légalité, les véritables fans du groupe s'offusqueront des trahisons faites aux idoles (maquette et titre d'album mis aux goûts du jour, jusqu'à "Hey Jude" modifié en "Hey dude") et seront sensibles aux quelques jolies surprises que réserve le film. Je n'en dirai pas davantage mais j'ai quand même eu un gros pincement au cœur, les larmes n'étaient pas loin.
En dehors de l'hommage, le film est également une comédie plutôt réussie. On sourit face à la cocasserie de certaines situations (le flop de Let it be la première fois qu'il la chante). La romance entre le héros chanteur et sa copine de toujours, fan de la première heure, est un peu convenue, de même que le dilemme archi rabattu : choisir entre l'amour de sa vie ou la gloire que l'on a toujours espéré ? Mais en définitive l'émotion liée aux Beatles l'emporte et on retiendra l'hommage fait au groupe et à ses fans.
Le film pose aussi cette question cruciale : un monde sans les Beatles, sans Coca Cola, sans les cigarettes et sans Harry Potter est-il un monde meilleur ?
Sur ce, je m'en vais écouter Hey Jude et Yesterday !