Jaieumadoz !
- Bon, Sean... tu permets que je t'appelle Sean ? Sean... Ce que je te propose, là, c'est, euh... comment dire, de passer 2 heures à l'écran en slip de drap rose et deux cartouchières de la même...
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le 23 juil. 2011
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De Zardoz on connait tous une image, celle de Sean Connery en slip et cartouchière rouge, torse velu, catogan et moustache et honnêtement elle ne donne pas vraiment envie de voir le film. Et si le film a esthétiquement beaucoup vieilli et qu'il est parfois trop brouillon, il reste une satire encore très actuelle.
Sur une terre post-apocalyptique vivent séparées deux factions. D'un côté les brutes, une population qui a régressé et qui survit tant bien que mal, régulée par des exterminateurs en slip rouge. Ces derniers sont les disciples de Zardoz, un Dieu en forme de tête géante qui promeut les armes et les incite à tuer. De l'autre les Éternels, caste élitiste qui s'est coupée du monde et préserve les connaissances et savoirs d'un monde perdu dans une sorte de jardin d’Éden dystopique. Pour préserver le statuquo et bannir tout risque d’évolution ils sont devenus immortels et ont renoncé à la procréation, à l’individualisme et à leur liberté, certains devenant apathiques. C'est l'un d'entre eux qui a inventé Zardoz comme moyen de manipuler les masses et de les forcer à cultiver la nourriture des Éternels.
Intervient alors Zed, un exterminateur lui-même manipulé, qui va remettre en question cet ordre immuable en s’introduisant dans le jardin des Éternels. Il découvre que tout n'est pas aussi bienveillant et qu'une partie des Éternels souhaitent briser ce statuquo.
Le film est clairement un OVNI avec de grandes ambitions mais n'a pas toujours les moyens de les concrétiser correctement. Il y a peu d'explications, les dialogues ne sont pas toujours très réussis, le rythme est très lent, l'esthétique est foncièrement kitsch et l'ensemble du film est difficile à regarder. On y distingue de nombreux thèmes : la religion comme moyen de manipulation, le sectarisme, l’accaparement des richesses par une élite, la lutte des classes les schémas de domination etc.
Les rapports de force sont également retranscrits par John Boorman dans une mise en scène qui joue avec les différences d'échelles, les plongées/ contre-plongées et de nombreux recours aux miroirs et aux reflets.
Le film veut trop en dire et n'arrive pas à trouver un fil conducteur fort, souvent confus avec des revirements trop faciles comme celui du personnage de Consuella. Le film reste donc une curiosité comme on les aime au cinéma : ambitieux dans son fond, audacieux dans sa forme — peut-être trop pour son propre bien. Il aura laissé une marque, source d'inspiration pour les cinéastes futurs ou tout simplement souvenir de la liberté et de la loufoquerie des années 70. Plus culte par sa nature et sa bizarrerie que par sa qualité Zardoz est un film qui mérite d'être vu, à défaut d'être un grand film, ne serait-ce que pour dépasser l’image du slip rouge de Sean Connery.
Créée
le 29 nov. 2020
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