Une autre réussite du studio Disney, et pas des moindres, Zootopie marquera difficilement les esprits et les revisionnages tant (concept créatif à part) son sujet est ultra classique, est abordé de manière très conventionnelle (sans surprise connaissant Disney), utilisant un cheminement scénaristique normal.
Et pourtant, le film tire ses épingles du jeu grâce sa multitude de qualité, l'empêchant peut être d'être à l'avenir marquant, mais nous proposant un contenu frais propre de bonne qualité, fait avec et pour de bonnes intentions.
Si certains pensent que le métier de doubleur s'est détérioré en qualité ces dernières années, ce film arrivera à démentir vos propos tant la VF est de bonne facture. La cohérence et le timing entre le doublage et l'animation facile (fantastique et précise) des personnages est formidable, donnant vie et surtout réalité aux personnages.
Car on le sait, (les studios) Disney misent souvent sur ses personnages pour porter leurs films, et c'est encore une fois un grand succès avec deux protagonistes super attachants, des personnages secondaires jamais sous exploités, et ne dérogeant jamais à leur idéaux (rendant le tout cohérent de bout en bout).
Quand je parlais de fraîcheur, la variété des décors du film est un bon exemple, justifié tout bêtement par le concept architectural de Zootopie, aussi malin pour nous proposer des Jungles côtoyant des quartiers enneigés, que des coffee shop permettant aux girafe de se servir sans encombre.
En plus d'assurer son doublage, la VF nous propose également un texte très bien réécrit (fidèle à l'original je sais pas) mais trouvant des ouvertures linguistiques bienvenue (cf. Renard Malin/Lapin Crétin).
Disney se fait de la propre pub ce qui est plus salutaire (en terme comique) qu'handicapant donc pourquoi pas. (cf. les affiches revisités des films Disney - Frozen, Ralph etc.).
Disney exploite l'univers animal à la manière des anciens contes, moraliser les plus jeunes en faisant passer des idées aux travers du règne animal pour adoucir le propos mais le conserver tel quel. La morale du film, certes sans grande originalité, est cependant très bien traité. La stéréotypisation des espèces (races, ou couleur de peau pour se référer à l'espère humaine qui est le pendant des problèmes que les héros rencontrent dans le film) dénonce notre facilité à regrouper les personnes selon des critère principalement physique, nous empêchant de faire la différence entre la présence du mal au sein d'une communauté, et le mal d'une communauté. Gidéon, le renard, ennemi d'enfance de Hopps (-> espoir, là c'est transparent) (et Renard qui plus est), représente selon ses parents (censé détenir une connaissance archaïque et tangible dans le monde contemporain) un exemple de la race des renards. Seulement c'est contre balancé par
Le récit d'enfance émouvant de Nick qui dénonce que les vices ne sont pas communs à une race, mais dus à la méchanceté gratuite et naïve des enfants qui n'est catalysée uniquement pas l'éducation, et les relations humaines (euh ...animales ?) comme le personnage de Mme Otterson nous laisse le croire.
C'est cette clairvoyance d'esprit, unique qu'à Disney, de nous proposer des idées simple dans un format fort et peut être infaillible ? (tant c'est universel).
Le récit s'épaule bien évidemment d'un antagoniste (c'est Disney, les gosses ont besoin d'une figure d'opposition), seulement cette figure n'apparaît que tard dans le film. Ce qui met en évidence la performance d'écriture des personnages : Les protagonistes sont confrontés à leurs propres démons et non ceux des autres
(Hopps qui déçoit grandement Nick lors de la conférence)
, cela n'étant du qu'à des circonstances. D'ailleurs l'affaire criminelle ne se résout que par le biais de circonstances et de situations contextuelles mettant en arrière plan le plan des méchants pour promouvoir la bravoure, le travail d'équipe, et l'écriture des personnages.
Le drame marche, mais n'est pas la priorité de ce long métrage d'animation qui ne porte pas non plus énormément de traces d'humour. Au final, c'est clairement pour ses intentions qu'il vaut le détour (même si humour et mélancolie sont présentes et fonctionnent). C'est peut être d'ailleurs pour ça que le film peinera à marquer grandement les esprits. Mais du moment que le message est passé, je pense que c'est le plus grand honneur qu'on peut lui faire.
C'est donc un film qui fait du bien, qui aura du mal à trouver ses défauts, de part son conventionnalisme qui j'estime n'est pas une entrave à ses qualités - en effet l'aspect conventionnel rapport à la droiture et à l'application précise, rigoureuse et peu aventureuses des règles comme le ferait un agent de police standard. Ce sera donc notre petite Hopps qui nous fournira toutes les échappés de créativité et de fraîcheur que l'on pourra se mettre sous la dent (de lapin), que le film a à nous proposer.