À bout de souffle est pour moi un ovni, mais pas forcément dans le bon sens. Ayant d’abord découvert Nouvelle Vague (le film de 2025 sur la genèse de ce chef-d’œuvre), j’ai abordé l’original de Godard avec un biais certain – et peut-être trop d’attentes. Le scénario m’a paru décousu, et sans le contexte apporté par le film de Richard Linklater, j’aurais sans doute perdu le fil de nombreuses références ou ellipses qui défilent à l’écran.
Les acteurs, Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg, sont convaincants, mais donnent souvent l’impression de s’ennuyer eux-mêmes (ce qui, après tout, pourrait bien être l’effet recherché par Godard). Pourtant, je me demande si mon ressenti n’a pas été trop influencé par la vision de Nouvelle Vague, qui m’a conditionné à voir ce film à travers le prisme de sa légende plutôt que pour ce qu’il est.
Je mesure mal, aujourd’hui, l’impact révolutionnaire qu’a pu avoir ce film en 1960. Les ruptures de ton, les dialogues naturels, le montage audacieux… Tout cela a marqué l’histoire du cinéma, mais force est de constater que, vu avec mes yeux contemporains, l’ensemble peut sembler daté, voire désinvolte à l’excès.
Bref, un film cultissime, mais qui ne m’a pas emballé – peut-être parce que je n’ai pas su m’en détacher pour le voir avec les yeux de l’époque. Une expérience intéressante, mais qui ne m’a pas transporté.