Décidemment, se retrouver dans un lieu sans Internet et avec tout un tas de chaîne Cinéma, ça permet quand même de voir des films qu'on aurait jamais spontanément ne serait-ce que penser à regarder.

À couteaux tirés est une sorte de film de survie en milieu hostile ( avec des morceaux d'Ours dedans ) qui se veut un tantinet ""psychologique"".

Un milliardaire et sa femme, une top model, un photographe et son équipe vont dans le grand Nord pour une séance photo. Une partie de ce beau petit monde va se retrouver largué en pleine nature, à la merci des écureuils sauvages. Affiché un peu crument, sur le papier, ça ne sonne pas très glop, mais il ne faut pas trop s'y fier.

La réalisation est plutôt sympa, pour le genre, mais c'est assez inégal, notamment quand il s'agit de filmer l'Ours.
Le rythme est haletant, plutôt juste, en sachant s'arrêter quand il faut, donc pas de problèmes pour ma part.
Je me souviens que la B.O t'agrippe pour te faire rentrer dans le film, même si elle n'est pas foncièrement belle.
Il n'y a pas vraiment d'esthétique particulière et le film se repose beaucoup sur les magnifiques décors et l'environnement enchanteur. Je pense que pour un film de ce genre, c'est plutôt un choix judicieux.


Les acteurs principaux jouent plutôt bien, mais à part le milliardaire, aucun ne ressort vraiment au-dessus du lot. On a deux trois boulets ( dont la femme, et quelques second rôles ), qui donnent un arrière-goût de téléfilm assez désagréable au tout.

On l'éternel « Noir qui meurt plus ou moins héroïquement» ( moins que plus, dans ce cas-là). Ne me faites pas l'affront de dire que c'est un spoiler, c'est devenu une sorte de règle idiote dans les films américains. L'espérance de vie des afro-américains dans les rôles secondaires en situation dangereuse dépasse rarement une moitié de film... Bon, j'ai quand même été surpris de voir ça dans un tel film mais pas tant que ça car cette partie vire un peu au « Film de monstre ».
Le personnage du milliardaire est plutôt intéressant, mais peut-être un peu trop parfait de prime abord. Je suis passé par-dessus, mais je pense que ça peut taper sur les nerfs de pas mal de monde. Selon la perception que l'on en a, il peut être un peu ambigu, donc intéressant.
Les autres personnages, autochtones mis à part, sont franchement fade, ce qui gêne un peu. Ce n'est toutefois pas trop trop handicapant.

Le ton du film est un peu désagréable au départ, avec une communauté à la Amour, Gloire et Beauté, que je sentais plutôt mal. Mais une fois passé quelques minutes, ça s'estompe. Mais ça ne disparait pas, il y a toujours un petit goût d'américain, de self-made man, d'hypocrisie là-dedans, qui reviens vers la fin. Bref, ça ne me plait pas toujours, mais étant donné que c'est assez discret, ça passe.
Le côté Grand Nord et espaces sauvage m'a par contre bien atteint, et est donc pour le coup plutôt juste.

Alléluia, enfin un film qui ne chie pas de façon condescendante sur les connaissances livresques et théoriques en glorifiant le savoir-faire et l'expérience ! Rien que pour ça, je lui donne un point de plus.
Bon, hors de ça, c'est un peu plus limité, mais le film ne s'en sort pas trop mal étant donné le cadre particulier.
Les relations entre mari et amant sont bien entendu au centre du film. De même que la jalousie et les réactions qu'elle suscite.
Le rapport à l'Argent, et aux autres, la solitude, sont également là.
Enfin, avec un pitch pareil, aucun moyen de passer à côté de la quête de sens, du « retour à la nature ». On a également un côté combat contre la nature, et un sens du challenge, un peu gênant, très américain, mais qui change nettement de ce qu'on a pu voir dans le genre.

Côté scénario, c'est fluide et plutôt bien pensé pour certains éléments, mais d'autres paraissent apparaître un peu artificiellement, pour soutenir le film, certes, mais bon... L'idée de base est un peu classique, mais ma foi bien tournée.

Au final, sans être un très bon film, et malgré quelques faiblesses, À couteaux tirés est un film assez sympathique, plutôt prenant, et qui se laisse regarder.
Miroir-rioriM
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le 10 janv. 2012

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