A Ghost of a Chance est une comédie japonaise sur fond d'enquête policière. Difficile de résumer le scénario sans passer pour un gros taré. L'avocate d'un homme injustement accusé du meurtre de sa femme, qui en fait n'est pas morte mais a pris la place de sa sœur jumelle après l'avoir tuée, veut faire témoigner un fantôme de samouraï, ce dernier ayant causé une paralysie du sommeil à l'accusé au moment du meurtre de sa femme lui fournissant un alibi d'enfer. Vous avez pas suivi ? Tant pis pour vous.
Le film est donc essentiellement la rencontre entre cette avocate, pleine de bonne volonté mais maladroite en travail et en amour, et le fantôme de ce samouraï, vieux bougre caractériel du XVIe siècle injustement accusé de trahison et qui cherche aussi à restaurer son honneur. Va se nouer entre eux une relation père-fille aussi émouvante que comique. Mais puisque le scénario est improbable, tout devient what the fuck : le procès est une gigantesque farce, le collègue avocat meurt subitement d'une maladie (formidable deus ex machina), un shinigami en costume blanc et fan de Capra apparaît mais ne sert pas à grand chose… Rassurez-vous : les gentils gagnent, les méchants perdent, et l'avocate finit par pouvoir communiquer avec son père mort quand elle était jeune. Au-delà de ce déluge de bons sentiments un peu planplan, heureusement que le ressort comique principal du film, le fantôme du samouraï, est efficace : comique de geste (avec ses facéties), de situation (tout le monde ne peut pas le voir), accoutrement qui détonne, accent du vieux japonais… Au moins, le cœur du film est réussi, mais sans plus.