Un gens bon

Dans les années 2010, Steven Seagal a une partie de son public qui lui a tourné le dos à cause de ces discours politiques parfois étranges qu’il tenait, des théories du complot auxquelles il adhérait, et tout un tas de scandales qui sont devenus intolérables pour certains. Néanmoins, son noyau de fans les plus hardcores continuent encore et toujours à le suivre et à regarder chacun de ses films. Et s’il y en a un qui croit en lui, c’est le réalisateur Keoni Waxman puisqu’avec ce A Good Man, il signe sa 5ème collaboration avec Segal, et ça sera loin d’être la dernière. Keoni Waxman a initialement conçu l’histoire comme une préquelle de leur précédent film, Force of Exécution (2013), mais Seagal a suggéré quelques changements clés à son personnage pour le rendre différent de celui qu’il avait déjà incarné. Finalement, A Good Man ne ressemble plus vraiment à un préquel, et de toutes façons, il ne ressemble pas à grand-chose tout court.

5ème collaboration avec le réalisateur Keoni Waxman donc, et un budget qui tombe sous la barre des 5 millions de dollars, une première pour un film de Seagal. Un tournage en Roumanie s’imposait donc. Seagal arbore ici son nouveau style, façon commando, moustache et bouc saillant, et il incarne devinez quoi ? Un ancien militaire pardi ! On ne se refait pas. C’est dommage, il était plutôt intéressant en mafieux russe dans Force of Execution. Mais apparemment, il n’aime pas le changement, à part pour son look donc. Donc encore et toujours le même film, avec ce coup-ci des méchants russes et des méchants islamistes du Daghestan, une république russe fédérée de 3M d’habitants. J’ai lu ci et là que A Good Man, du haut de ses 1h43, était très rythmé. C’est vrai que les scènes d’action sont assez nombreuses, bien que très courtes, toutes n’impliquant pas Seagal, ce dernier étant épaulé à ce niveau par Victor Webster (Le Roi Scorpion 3 et 4), un peu comme le faisait Bren Foster dans le film précédent, Force of Execution. On constate bien vite que les combats impliquant ce dernier sont bien plus intéressants et variés que ceux de Panda Bouffi qu’on se contente de filmer en très très gros plans histoire de cacher le fait qu’il ne peut presque plus bouger avec sa corpulence. Le fait qu’il dégaine parfois un petit sabre n’y change rien, Seagal fait pâle figure. Sans compter qu’on détecte très facilement lorsqu’ils font appel à sa doublure. Mais quoi qu’il arrive, on reste dans un très bas niveau martial, sans parler de leur mise en scène qui ne les met clairement pas en valeur. Keoni Waxman a prouvé dans ses 4 collaborations précédentes avec Seagal qu’il n’était pas un grand metteur en scène, et c’est une fois de plus le cas ici avec des scènes d’action qui n’ont aucune puissance et qui ne sont jamais dynamiques.

Il y a pas mal de combats, oui, mais une fois de plus, le scénario ne sait pas comment tuer le temps entre les scènes d’action. On nous recolle pour la 3ème fois des scènes dans un club de striptease, comme s’ils se disaient que voir 2 paires de fesses et 4 boobs allait permettre de passer la pilule. Il y a aussi ces scènes inutiles avec ce duo de policier tout aussi inutiles qui avaient déjà été vues dans un film précédent. Sans parler qu’on a de nouveau droit à des scènes où une jeune et jolie jeune fille tombe désespérément amoureuse du sexagénaire au visage bouffi qu’est Seagal. Et du coup, le rythme est souvent léthargique. Sans compter que, à en croire le film, la Roumanie n’est peuplée que d’hommes gangsters et de femmes chaudes du derrière. Comme dans ses derniers films, Seagal se fait de moins en moins présent à l’écran, sa covedette Victor Webster étant là pour prendre le relais. C’est d’ailleurs dommage que Seagal soit là parce que si A Good Man avait tourné autour du personnage de Webster uniquement, il aurait pu être un DTV potable, ce dernier donnant de sa personne lorsqu’il faut se tataner. Certains acteurs tiennent la route, à l’instar justement deVictor Webster mais aussi de Tsi Ma qui incarne le grand méchant, mais beaucoup de seconds rôles roumains semblent réciter leur texte phonétiquement sans comprendre un broc de ce qu’ils sont en train de baragouiner. Ils ne sont de toutes façons pas aidés par des répliques qui vont du lambda au ridicule. Voir Seagal balancer à un type qu’il a le « QI d’une chenille adulte » est à se demander si ce n’est pas la petite gosse du film, 7 ou 8 ans à tout casser, qui a écrit les dialogues. Néanmoins, la jeune Sofia Nicolaescu s’en sort parfaitement et s’avère peut-être la meilleure actrice du film malgré son jeune âge, tout comme le labrador qui est des plus convaincants ah ah.

A Good Man est un DTV d’action réellement bas de gamme. Steven « Panda Bouffi » Seagal ne fait plus grand-chose, le budget est famélique, la mise en scène est ratée, … Bref, cette 5ème collaboration avec le réalisateur Keoni Waxman n’est vraiment pas bonne.

Critique avec images et anecdotes : https://www.darksidereviews.com/film-a-good-man-de-keoni-waxman-2014/