Je vais en choquer beaucoup en donnant ma préférence entre .... (pour alterner: https://www.senscritique.com/film/Inside/23174825 ) ... préférer cette version, la version française.


Il s'agit donc pour moi d'expliquer pourquoi je préfère la version espagnole.


La version française est par plus stylisée, avouons-le, et mérite d'être saluée à ce titre. C'est visuellement très réussi, entre les apparitions de l'embryon, du conjoint mort ou de l'allure noire de sorcière de la séquestratrice. Stylisée dès son début avec des décors grisâtres, une entrée in medias res. Stylisée encore jusque dans sa violence, soulignée, ponctuée, par une musique originale et décalée. ...


... quand À l'intérieur privilégie son casting: Béatrice Dalle en grande forme et presque sans ride, Nathalie Roussel, décidément abonnée aux rôles de mères, qu'elle joue néanmoins à la perfection, Tahar Rahim, le fameux Prophète, Nicolas Duchauvelle - le cul entre entre Le Grand Meaulnes, La Fille du puisatier et Polisse et Braquo - et surtout Alysson Paradis de la série QI.
À l'intérieur pourtant fait le choix du récit flou, qui permet d'éviter le farfelu ...


... quand À l'intérieur opte pour donner dans le social gauchisant en invitant, au beau milieu de ces événements, presque sans raison, les luttes de cité et le contrevenant arabe interpelé, tout droit issus d'un mauvais reportage type Sous Haut tension ou Enquêtes criminelles. Une digression pas bien gênante mais fort peu utile dans le cas présent.


Mais c'est que le film français a surtout fait un autre choix: celui de l'horreur !
Tout doit visuellement choquer dans À l'intérieur, tout doit dégoûter, horrifier, de


la mère poignardée qui titube étrangement dans un jet de sang du cou au loubard de banlieue qui, agressé et sanglant, devient l'équivalent d'un zombie assez grotesque !


On sombre progressivement dans un bain de sang qui redécore toute la maison, pourpre et sombre dans la dernière scène. Que ce soit symbolique, soit. Mais on est trop dans le montrer. Inside, bien au contraire, fait le choix à mon sens plus ingénieux de ...


... La Sarah d'À l'intérieur est quasiment une héroïne épique, gothique, à qui le triste destin est annoncé dès l'orée du film par une étrange vieille infirmière, de manière énigmatique, en citation, cette fois du Nosferatu de Murnau. Étant telle, cette Sarah va se rebeller, en femme forte, et va se battre, moins donner dans les pleurs. Elle va saigner fort et rouge !


Et, comme dans une tragédie dont on annonce le dénouement au commencement, cette Sarah ne survivra pas à cette cruelle soirée, considérée comme originellement coupable, entendant la révélation tandis qu'elle frappe son antagoniste à mort. L'antagoniste s'avère victime, la "victime" des médias se retourne contre la coupable inopinée, la victime des victimes se relève, tue le méchant maghrébin mort-vivant et opère son "assassin" à mort dans un dernier éclat écarlate !


...


... J'ai vu Inside en premier lieu et ne regrette pas d'avoir visionner les deux métrages dans ce sens. Si ma préférence toute personnelle va au film espagnol, c'est parce que je suis plus amateur d'épouvante que d'horreur, plus amateur d'un récit aux contours familiers que d'un récit qui joue de sa restitution de la sauvagerie originelle, plus amateur d'un film qui se concentre sur son récit quitte à faire téléfilm de ménagère que d'un énième film français qui s'achète un brevet d'honnête homme en intégrant le problème des cités au risque de s'éparpiller et de tomber dans la récupération politique.
Ma conception de ces deux films est biaisée par ma subjectivité. Mais cette critique étalée sur deux pages cherche à vous faire comparer les deux métrages pour trouver d'emblée, sans perdre le temps de visionner chacun d'entre eux, celui qui vous correspond le mieux.
Horreur, tragédie et politique: voyez À l'intérieur !
Épouvante, mystère et tradition, voyez Inside !

Frenhofer
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le 4 juin 2020

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