Un film roumain sur l'apprentissage au séminaire de futurs prêtres orthodoxes, d'une durée de 2h30. Sur le papier, One step behind the seraphim fait craindre un (très) long-métrage réaliste, contemplatif et exigeant, pour ne pas dire ennuyeux à périr. Eh bien, pas du tout, c'est un film rock'n roll, rythmé et très ambitieux, qui peut se voir comme une lutte de pouvoir acharné entre de jeunes séminaristes et l'autorité religieuse qui règne par le chantage, l'appel à délation et les brimades. Mais la vision de ces étudiants est également pour le moins iconoclaste : ils ne pensent qu'à enfreindre les règles, fréquentent les bars et perdent leur virginité sans coup férir. On est très loin de l'image compassé et bienveillante que l'on a a priori pour ces futurs serviteurs du culte. Il est d'ailleurs très peu question de religion ni même de foi dans One step behind the seraphim, premier long-métrage de Daniel Sandu qui s'éloigne visiblement de l'école roumaine dans sa manière de filmer et de mener son récit. Sa réalisation est bluffante et sa direction d'acteurs impressionnante avec un jeune premier charismatique en diable et un méchant d'anthologie. Un film brillant, où l'on ne voit pas le temps passer tant les enjeux sont forts avec les thèmes de la manipulation et de la trahison en première ligne. Nul besoin de s'emballer mais ce film semble marquer un certain renouveau dans un cinéma roumain qui commençait à s'engluer dans des méthodes de fabrication presque dogmatiques.

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le 9 nov. 2018

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