Déluge et de la neige

À la poursuite du père Noël ! souffre d’un paradoxe malheureux, celui d’assujettir la relation simple et belle entre un Luigi vieillissant et la petite Zoé à une mise en scène inflationniste qui déborde de surcadrages, d’effets emphatiques ne produisant aucun sens, seulement l’impression d’assister, une heure et demie durant, à une suite de montagnes russes dont nous ressortons migraineux. Le scénario comme la réalisation puisent à diverses sources issues du conte : la cruauté de l’univers de Roald Dahl se voit ainsi convoquée – la séquence de consommation de nourriture rappelle Matilda, celle de la biscuiterie l’usine de Willy Wonka – mais s’émousse au contact d’un discours inclusif sur le harceleur devenu harcelé ; on se croirait en pleine formation Phare, dispositif national contre le harcèlement à l’école ! Le film ne produit aucune surprise, relance son intrigue par des ficelles visibles et effilochées par l’usure : son duo d’antagonistes stéréotypés, conte oblige, échappe à toute spontanéité nécessaire à leur appréciation ou, au contraire, à leur détestation. Nous retiendrons, perdue au beau milieu de ce déluge visuel et sonore, une brève séquence de repas dans une auberge entre papa Noël, la jeune fille et une assiette de pâtes au gruyère, dépouillée et émouvante.