Revisionnage... Pas grand-chose de véritablement intéressant ni même de réellement sulfureux à retenir lorsqu'il s'agit d'appréhender le premier - et unique à ce jour - long métrage du serbe Srdjan Spasojevic ( je précise que je n'ai vu que la version censurée dudit film, ayant visiblement échappé à la fameuse séquence de nourrisson sodomisé sous les yeux de sa mère, rien que ça ! ). Torture porn visuellement léché au propos douteux voir complètement inepte et racoleur A Serbian Film n'est donc même pas le choc ultra trash tant vendu par certains aficionados, le comparant éhontément à Salo et Orange Mécanique pour sa portée "politique" et/ou "idéologique". En une petite centaine de minutes remplissant du vide comme il enfilerait des perles l'objet dont il est ici question narre peu ou prou le parcours d'une star masculine du porno serbe perdant peu à peu pied entre réalité et monde du spectacle ; A Serbian Film prend un vain et malin plaisir à brouiller jusqu'à l'annuler la frontière séparant le fantasme du passage à l'acte, allant jusqu'à pousser le vice en présentant l'enfant du protagoniste en train de visionner un DVD de l'une des productions X dans laquelle son paternel s'adonne à sa profession en toute impunité...


Davantage provocatrice que dérangeante, chic et toc sans forcément choquer plus que de raison cette production techniquement correcte n'a pour elle que les quelques moments purement pornographiques présentant des créatures de rêves plus ou moins dénudées, objets sexuels néanmoins limités à cette stricte définition. Zéro psychologie au regard du film de Srdjan Spasojevic : acteur principal surjouant jusqu'au ridicule, corps en forme de coquilles vides titillant nos instincts animaux sans dépasser le stade d'une stupidité à peine assumée par le cinéaste. Ainsi ce dernier se braque derrière un discours vague d'objection patriotique en évoquant le malaise et la violence érectile de son pays, justifiant l'ignominie et le caractère explicite de ses scènes de sexe et/ou de torture... Mouais : un peu court et facile de se dédouaner d'une telle gratuité en prétextant une parabole de la sorte, gratuité qui aurait certainement gagné à davantage mouiller sa chemise tout en revendiquant pour elle-même sa vacuité. Ici c'est juste bête et méchant et surtout assez malhonnête de la part de Spasojevic, n'arrivant pas à l'orteil d'un Martyrs ou d'un Irréversible sur le plan purement hardcore - et intellectuel.


Bref un film plutôt mauvais et creux à mesure qu'il défile sous nos yeux de spectateurs perplexes et lassés par tant de banalité craspec et manucurée ad nauseam à la manière d'un porno chic façon Marc Dorcel. Une mise en abyme au concept désespérément immanent et moralement dégueulasse (les enfants, ça passe moyen...) à peine sauvée par les quelques émois forcés, fabriqués par les pornstars féminines platement filmées par le réalisateur. Bof, bof, bof...

stebbins
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le 8 sept. 2025

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stebbins

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