Abigail s’inscrit dans une lignée de films d’horreur qui misent plus sur l’efficacité que sur l’originalité. Le point de départ est simple : une enfant est enlevée par un groupe de mercenaires avides d’argent, persuadés de pouvoir soutirer une rançon au père de la petite. Mais le manoir qui devait être un simple lieu de séquestration devient rapidement un théâtre de carnage, car la jeune danseuse de ballet est loin d’être une victime sans défense : elle est en réalité une vampire redoutable.
Le film joue avec ce twist attendu mais efficace : l’innocence trompeuse de l’enfant contraste avec la violence déchaînée qui suit. Le spectateur n’est pas là pour découvrir une intrigue complexe mais pour profiter d’un huis clos sanglant où les mercenaires se retrouvent pris à leur propre piège. Chaque personnage correspond à un archétype – le stratège, le costaud, le nerveux, etc. – et le scénario n’essaie jamais de les développer davantage. Leur fonction est avant tout d’offrir du suspense, des scènes de tension et, évidemment, des morts violentes.
Le choix du huis clos dans un manoir accentue la dimension angoissante du film. On sent que l’espace, bien qu’immense, devient vite étouffant, et la réalisation exploite correctement les couloirs, salles et recoins sombres pour maintenir la pression. L’ambiance sonore et la musique jouent également leur rôle pour créer des moments où l’on attend le prochain surgissement d’Abigail.
Cependant, il ne faut pas se tromper sur ce que propose Abigail. On est loin d’un film d’horreur psychologique ou d’une fresque gothique à la Dracula. Ici, le vampire n’a rien de romantique ni de séduisant : c’est une créature monstrueuse, cruelle, qui rappelle que le mythe peut aussi être traité dans sa dimension la plus trash. Les amateurs de subtilité passeront leur chemin, mais les fans de slashers sanglants trouveront leur compte.
La fin, un peu prévisible, confirme l’impression générale : Abigail ne cherche pas à surprendre par son scénario, mais à divertir par son exécution. C’est un film calibré pour une soirée popcorn, surtout à Halloween. On rit, on sursaute, on grimace devant l’hémoglobine, et on passe finalement un bon moment sans prétention.En résumé, Abigail est un film mineur dans le paysage horrifique, mais qui assume totalement son rôle de divertissement. Si tu veux du sang, du rythme et une ambiance angoissante sans te prendre la tête, c’est un bon choix.