Il faut bien l'avouer : il y a comme un air de déjà vu dans le premier long-métrage de Corrado Ceron, Acqua e anice. Ce road movie en Émilie-Romagne emprunte des routes souvent fréquentées au cinéma : un voyage, qui pourrait être le dernier, comme un pèlerinage, ici pour une ancienne chanteuse de variétés locale, à la vieillesse très impertinente, flanquée d'une jeune fille, qui fait office de conductrice, et qui tranche par son manque de personnalité avec sa patronne provisoire. Oui, l'on devine à l'avance comment l'animosité et la méfiance de départ vont se transformer en connivence et plus, si affinités. Reste qu'on ne s'attend tout de même pas au twist final, assez audacieux et très chargé en émotion, qui fait reconsidérer l'ensemble du film à l'aune de cet élément bouleversant. Autre atout de Acqua e anice mais là, c'est tout sauf une surprise, la formidable prestation de Stefania Sandrelli en vieille dame pas si indigne qui ne laisse personne indifférent. A côté d'elle, les autres protagonistes du film ont bien du mal à exister mais cela n'a que peu d'importance, eu égard retrouver l'interprète inoubliable de Nous nous sommes tant aimés, il y a déjà 50 ans. Le temps a passé et Stefania a si peu vieilli, en fin de compte.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films inédits en salles à voir (ou pas)

Créée

le 23 févr. 2024

Critique lue 51 fois

2 j'aime

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 51 fois

2

Du même critique

Anatomie d'une chute
Cinephile-doux
6

Procès d'intentions

Depuis quelques années, le cinéma français, et plus particulièrement ses réalisatrices, trustent les lauriers dans les plus grands festivals. Au tour de Justine Triet d'être palmée à Cannes avec...

le 28 mai 2023

91 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

83 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

76 j'aime

17