C'est un film sensationnel, pas spectaculaire. (SPOILER)

Aujourd’hui c’est ce genre de film de science-fiction qui fait rêver. Bien qu’impossible techniquement et scientifiquement, le monde mis en place à l’écran est suffisamment proche de notre réalité pour qu’on ait envie d’y croire. L’histoire principal est cependant vide de sens, vide tout court. (écrit en septembre 2019)


A l'image du personnage principal (joué par Brad Pitt). Un personnage déprimé et perdu dont l'absence de père va constamment le pousser à regarder toujours ce qu'il n'a pas, à voir au delà des étoiles, à vivre dans l'espace. Il ne se préoccupe plus de ce qu'il a sous les yeux, ce qui se trouve en face de lui. Il n'a plus les pieds sur Terre. Ce film est une introspection du personnage de Roy Mcbride, un voyage interstellaire qui le mènera à retrouver son père perdu en orbite autour de Neptune. Paradoxale pour un film de science-fiction, cherchant généralement à être spectaculaire. Ici nous avons plutôt un film cérébral... plus diffus, plus confus... Insondable. A l'échelle de l'univers finalement, dont seul les limites de l'exploration humaine s'arrête aux confins de notre système solaire. Cet espace, c'est justement là la quête et le questionnement que cherche à résoudre le père du héros, H. Clifford McBride (joué par Tommy Lee Jones). Répondre à la grande question : Y a-t-il de la vie dans l'espace ? Quête qui se retrouvera vite stoppé par une mutinerie de l'équipage après que leur vaisseau se retrouve en orbite de Neptune, rattrapés par la distance qui les sépare de la Terre, de leur maison. Leur famille. Des concepts inutile pour Clifford McBride qui se retrouve obligé de tuer l'équipage afin de poursuivre la vaineté de sa mission. L'enjeu pour Roy, devient alors de se sortir de ses démons qui l'entravent depuis l'absence de son père, à ses 16 ans.


"Je ne suis pas mon père." Voilà de quoi parle ce film. D'un homme qui a consacré sa vie à marcher dans les pas de son père, qui a grandit dans son ombre et qui, lui aussi, a perdu de vue ce qu'il avait sous les yeux pour se concentrer sur son travail. Elever sous les enseignements d'un père disparu, Roy cherche à recevoir la fierté et la reconnaissance d'un père qu'il n'aura finalement jamais eu, son modèle. Un père qui l'aura abandonné lui et sa mère sur Terre, là où Roy préfèrera dire qu'il est un héros.


"Qu'est-ce que je fais ici ?" se pose Roy. Il s'en rendra compte sur Neptune. Il n'y a aucune vie, absolument rien. Rien ne l'attendait. Pas même son père. Alors qu'il aura parcouru plus de la moitié du système solaire pour le retrouver. La vie n'est pas au delà des étoiles. Elle ne se trouve pas caché dans un quelques part diffus, confus et insondable ; à l'image du rêve et des mystère de l'univers. Non. Elle se trouve sur Terre. Juste devant nos yeux. Et l'enjeu dans tout ça, c'est de ne pas laisser sa vie passer sous notre nez. Roy retrouve sa femme qui l'avait quitté, Eve McBride (joué par Liv Tyler). Il a passé la moitié de sa vie à rechercher quelque chose qui n'existait pas. Maintenant il se rend compte que quelque chose avait toujours existé sans qu'il ne s'en préoccupe. Roy n'est plus perdu. Il vient juste de se retrouver.


C'est un film qui fonctionne comme une odyssée. Nous, spectateur, sommes embarqués sur Terre dans un futur proche d'une cinquantaine d'année avec pour objectif : Neptune. Les arrêts seront : la Lune et Mars. Avec un passage à côté de Jupiter et Saturne. Le voyage sera semé d'embuche, tel que des pirates sur la lune, une station spatiale abandonnée ou encore l'équipage de la fusée répondant aux ordres d'une agence spatiale multinationale américaine SPACECOM.
C'est un allé direct vers le futur de l'humanité. Les mêmes problèmes, mais dans des lieux différents. Comme le partage des ressources.
Combien même nous ne serions pas réceptif à la quête introspectif de Roy, le film nous emporte physiquement et psychologiquement faire un tour dans notre propre système solaire, rendu possible grâce aux effets numériques. La composition de Max Richter est envoutante et sensationnel et participe aussi à l'émotion du voyage vécu. Impossible de ne rien ressentir sous son effet.


C'est un film sensationnel et pas spectaculaire. Il fournit certes de belles images (je pense à la course poursuite lunaire qui absolument incroyable ! On regrette presque que le film ne s'y déroule pas plus longtemps) mais ce film n'est pas un Gravity ou un Mad Max. On vient plutôt lorgner du côté de Terrence Malick avec Tree Of Life (avec aussi Brad Pitt) ou de 2001 l'Odyssée de l'Espace (Kubrick est décidément dans tout les films de SF). Ne regardez donc pas ce film avec des gens et du popcorn !


Voyez le seul. Chez vous. Tranquillement. Avec un casque devant votre écran si possible ou de bonnes enceinte devant la TV. Essayez de reproduire les conditions de la salle de cinéma chez vous. Ne vous levez pas. Ressentez. Observez. Attendez. Et normalement, vous devrez arriver à ressentir le potentiel que ce film possède.

anakine31
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le 27 juil. 2020

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