Adieu ma jolie, en bon Marlowe, a tous les traits typiques de cette série. Voix off difficilement supportable qui en met des tonnes afin de rendre compréhensible l'intrigue et donner une forme de vie au personnage du détective privée trop fréquemment incarné par un Bogart qui en définitive n'est vraiment bon que lorsqu'il incarne de vrais salauds (on se souviendra du "Trésor de la Sierra Madre"), ambiance de motels bas de gamme, vieilles bagnoles et flics patibulaires qui gardent leur chapeau à l'intérieur. Ah oui aussi, les vieux impairs pas toujours net et des quantités astronomiques de clopes consommées les unes à la suite des autres, la suivante s'allumant à l'aide du mégot de celle qui la précède.

Adieu ma jolie est donc un film de la série noire. Phillip Marlowe, après une mission relativement simple consistant à récupérer une mineure en mal de sensations fortes, se retrouve abordé par un type patibulaire sortant de taule lui demandant de retrouver sa copine Velma, une call girl qui en plus d’être l’amour de sa vie conservait le fruit du braquage qui lui avait valu sept ans de cabane : 80 000 dollars, une coquette somme en 1941. Seulement Velma est introuvable, on ne cesse de donner de fausses adresses et plus l’enquête se poursuit, plus on remonte dans la société, la qualité du papier peint change, la netteté de la couleur des chapeaux également et pour finir on en arrive à des gens vivant sur des bateaux au large de Los Angeles et, enfin, à Velma.

Adieu ma jolie, s’il est bien mené, ne restera pas dans les mémoires. Mitchum fait le travail en Marlowe, peut-être mieux de Bogart himself (lui je n’ai toujours pas compris ce qu’on lui trouvait à part que cela faisait chic de l’encenser en permanence parce qu’il est Bogart). Mais peut-on faire de Marlowe un personnage vivant ? Cela m’a l’air difficile à réaliser. Marlowe est une forme de zombie évoluant au sein d’une population ayant laissé son âme au fond d’une bouteille, et Marlowe avec. Enfin Mitchum, j’ai du mal à l’encaisser aussi. Pas qu’il soit mauvais, il semble même très frais là, pas encore trop ravagé par l’alcool et la clope comme tous les acteurs de sa génération.

Ce que l’on retiendra, c’est l’apparition d’autres stars en gestation, comme un Sylvester Stallone encore jeune, dans un quasi caméo mais sympatoche quand même. On retiendra surtout une très belle prestation de Charlotte Rampling, par ailleurs très jolie dans ses robes. Enfin, comme il n’y a jamais deux sans trois, le spectateur appréciera l’esthétique du monde luxueux de l’époque, un régal, toujours.
The_Dude
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le 14 sept. 2012

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