Comme un dernier écho avant la fin

Si tout d’abord nous croyons à un film sur l’adolescence, sur les choix et les changements, il nous est donné par la suite une histoire de départ, de l’au revoir, du souvenir.
Un groupe d’ami se retrouve dans un terrain vague pour une dernière répétition de musique avant que le groupe ne se sépare, appelé par le futur.
Dès les premières minutes de ce cours métrage, réalisé par Caroline Poggi et Jonathan Vinel, le groupe ne cesse de se diviser : deux partent dans la lisière de la forêt, quand les deux autres restent assis dans le terrain vague. Avant même le départ, le groupe ne semble n’être plus qu’un souvenir. Cette prochaine séparation est entretenue par une violence et une tension en sourdine qui nous étouffe et dont nous sommes libérés qu’au moment du générique de fin.
Pourtant le décor est paisible et neutre, les dialogues courts. C’est un d’abord un magnifique film sur le silence. Ce dernier le porte et le dirige. Il est soutenu par l’importance des regards que les personnages portent les uns sur les autres. Un regard de jalousie, d’envie, d’amitié, d’amour. Un fabuleux mouvement de sentiments porté par une réticence des mots, comme si aucun ne suffiraient.
Puis une envie d’arrêter le temps, tout d’abord au travers de la photographie que Leatitia prend de ses amis sur son portable et le moment de la dernière répétition, mise en scène comme un rêve ou comme un dernier écho avant la fin. Chacun à leur instrument il partage des regards et des sourires déjà évaporés. Ils profitent du moment présent auquel le son indirect apporte une certaine étrangeté. Le groupe s’arrête, chacun rentre chez soi, seule la musique continue. Quand le moment de se dire au revoir est révolu, il ne reste plus que les souvenirs.