Après-soleil

TW : Spoiler

Ça commence avec un bébé. 

Sophie et sa partenaire vivent à New-York et viennent d’avoir un enfant. Son arrivée au monde replonge Sophie dans son passé, l’été de ses onze ans avec son jeune père Calum, ses dernières vacances avant sa disparition. 

Dans son salon, sur une TV dernière génération, elle rejoue le drame qui se tramait sous ses yeux innocents à l’aide de ce qu’il lui a laissé : une carte d’adieu, un tapis et le caméscope acheté cet été-là où elle et son père se partagent le rôle de caméraman. Les souvenirs, tantôt filmés, tantôt enregistrés dans sa « caméra mentale » et de son point de vue (plans à hauteur de taille, contre-plongée), viennent dépeindre aux spectateurs un tableau tragique où chaque couche de peinture est posée avec légèreté, par bribes, sur une toile où l’image n’apparaît et ne fait sens qu’à la fin.

Aftersun centre son sujet sur la parentalité autour duquel gravitent les questions de l’amour, l’héritage, la quête de soi, le temps qui passe, la perte et la résilience. En effet, après ces vacances au soleil, le monde de Sophie a changé et elle a dû composer seule (comme son père avant elle) sa vie et son identité, sans l’amour et la bienveillance paternels, parfois maladroits, qui la protégeaient auparavant. Cette danse sous les stroboscopes qui rythme le récit est une image cathartique de Sophie et de ce qui se joue dans son cœur quand elle repense à lui et tous les sentiments « d’adulte » qu’elle a commencé à ressentir depuis cet été-là. Une dernière danse qu’elle revit avec son père maintenant qu’elle-même est mère. 

Film très intense (cadrage et son au top) avec encore beaucoup de choses à dire car tout y est suggéré sans violence mais il faut aller le voir pour comprendre (et ressentir) !!!

Encore une analyse des prénoms ! 

Sophie = la sagesse, celle qui sait

Calum = la colombe